ZENITH occupe une place à part dans l’œuvre du scénariste Grant MORRISON, connu aujourd’hui pour ses reprises audacieuses et iconoclastes des super-héros les plus célèbres tels Batman, Superman, Wonder Woman ou bien encore les X-Men.

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En 1987, MORRISON ressort d’un passage passionnant sur la série ZOIDS, destinée au départ à promouvoir une ligne de jouets japonais, qu’il transforma en une épopée de science-fiction pacifiste. Après quelques histoires courtes de Tharg’s Future Shocks, le galop d’essai obligatoire pour les scénaristes désireux d’intégrer le prestigieux magazine 2000 AD, le jeune scénariste écossais obtient enfin la possibilité de co-créer sa propre série. Pour ce faire, il utilise une idée d’un projet avorté quelques années auparavant : Fantastic Adventure. Cet hebdomadaire aurait eu comme responsable David LLOYD (le dessinateur de V POUR VENDETTA), et avait été conçu pour accueillir plusieurs séries dont ZENITH, dans une forme sensiblement différente de la version publiée dans 2000 AD. S’inspirant des grandes figures des comics américains, MORRISON avait ainsi prévu des allers-retours entre différentes générations de héros, dont un justicier inspiré du Superman de Jerry SIEGEL et Joe SHUSTER (Maximan) et un groupe dans le genre des Quatre Fantastiques ou des premiers X-Men (Septième Ciel).

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Ces deux éléments seront relégués au background du nouveau ZENITH, le jeune héros et son avenir occupant une place plus importante. Car, dans le même temps, le scénariste tente de renverser la tendance des antihéros sombres et dépressifs lancée par WATCHMEN et THE DARK KNIGHT RETURNS. Même s’il se situe dans un contexte « réaliste », où on évoque les stars des années 1980 ou leurs personnalités politiques, où les super-héros s’opposent moins aux criminels qu’aux journalistes de tabloïds, et se préoccupent plus de leur popularité que de défendre la veuve et l’orphelin, ZENITH est loin de partager le comportement psychotique ou asocial de Rorschach ou Batman. C’est, au contraire, un sale gosse égoïste mais bon vivant qui ne vole au secours de ses concitoyens que contraint et forcé, et, tout comme son aîné, Peter St John, sait surtout quand tourner à son avantage les situations les plus catastrophiques. Super-héros de la « Génération X », virevoltant entre les hippies et les yuppies, ZENITH finit rattrapé par le passé de ses parents, plus sinistre qu’il n’y paraît, par affronter son plus grand défi : celui de ses origines.

Bien que la première phase soit alors prévue en quinze parties, MORRISON avoue à la publication des premier s épisodes qu’il a déjà pensé la série en trois phases, dont une s’inspirant de l’événement de DC Comics, CRISIS ON INFINITE EARTHS. Une déclinaison à découvrir dans le volume 2…

 

 

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Zenith est le fils de deux super-héros contestataires des années 1960. Égoïste et immature, il préfère utiliser ses pouvoirs pour sa propre célébrité que pour combattre le crime. Mais le retour d’un surhomme nazi, Masterman, va le forcer à affronter son héritage et battre le rappel auprès des anciens coéquipiers de ses parents.

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