Black Adam : justicier, demi-dieu et dictateur

Héritier de pouvoirs divins mais héros dévoyé prêt à tout afin d’accomplir sa mission, black adam obéit à un code moral qui fait de lui la terreur des criminels mais le place au ban de la communauté super-héroïque. Le jeune Billy Batson a le pouvoir de se changer en surhomme en prononçant le mot magique « Shazam ». D’abord connu sous le nom de Captain Marvel et aujourd’hui appelé tout simplement Shazam, cet être aussi puissant que Superman tient ses capacités exceptionnelles du Sorcier, un magicien sans âge.

Mais Billy n’est pas le premier champion à qui le Sorcier a confié des dons exceptionnels. Avant lui, il y avait… Black Adam !
Ce dernier fait son apparition dans THE MARVEL FAMILY #1, daté de décembre 1945, à l’occasion d’une aventure écrite par le romancier de science-fiction Otto BINDER et illustrée par Charles Clarence BECK, le créateur de Shazam. Le personnage, suffisamment puissant pour inquiéter toute la « Famille Shazam », ne fera cependant qu’une seule apparition et attendra la série SHAZAM! publiée dans les années 1970 pour faire son retour. Initialement présenté comme un prédécesseur au héros venu de la lointaine Égypte antique afin de défier Billy Batson, Black Adam sera progressivement redéfini par une succession d’auteurs visiblement intéressés par les conflits moraux qui l’animent.

Dans THE POWER OF SHAZAM!, un graphic novel réalisé par Jerry ORDWAY en 1994, les lecteurs apprennent que Black Adam est en réalité Teth-Adam, fils de Ramsès II à qui
le Sorcier confère des pouvoirs surhumains. Bien vite corrompu par sa puissance, il est privé de ses pouvoirs par le Sorcier, qui l’enterre. Le puissant Adam reste ainsi jusqu’à ce qu’un explorateur, Théo Adam, le libère, lui donnant l’occasion de revenir au XXe siècle. À la fin de la série mensuelle THE POWER OF SHAZAM!, Black Adam apporte la preuve qu’il était sous l’influence de l’archéologue Théo Adam, et c’est donc un surhomme en quête de rédemption qui apparaît dans la série JSA. À nouveau opposé à la Société de Justice, il contribue cependant à la défaite de Johnny Sorrow et finit par intégrer le groupe.
Mais au fil des épisodes, les auteurs, Geoff JOHNS et David GOYER, mettent en scène une scission au sein de l’équipe. Black Adam estime que la Société de Justice ne se
donne pas les moyens d’agir et fonde son propre groupe aux méthodes musclées et expéditives. C’est le début d’une nouvelle ère pour le personnage qui se caractérise par un sens exacerbé de la justice et par un refus total des compromis.

S’il s’éloigne de la Société de Justice, Black Adam prend également ses distances par rapport à l’Amérique, pays auquel il associe ses anciens alliés. Il consacre désormais ses efforts à sa nation d’origine, le Kahndak, et c’est dans le cadre de la série hebdomadaire 52 (quatre tomes, collection DC CLASSIQUES) qu’il épouse Adrianna Tomaz, devenue Isis. Avec le frère de celle-ci, lui-même endossant l’identité d’Osiris, Adam défend son pays. Mais le trio de surhommes est attaqué par les
Quatre Cavaliers de l’Apocalypse et, après le décès d’Osiris, c’est au tour d’Isis de mourir dans les bras de Black Adam.

C’est donc un Black Adam durement éprouvé, incapable de contenir sa fureur, que nous retrouvons aujourd’hui alors qu’il tourne son regard vers la Byalie où s’est réfugié Mort, le dernier Cavalier survivant. Le surhomme, capable de déclencher un conflit mondial, représente une menace telle qu’une coalition de héros est nécessaire. Les scénaristes Keith CHAMPAGNE, John OSTRANDER puis Peter J. TOMASI se penchent sur ce justicier vindicatif, hanté par ses démons et adepte d’une justice expéditive qui n’est pas du goût de tous…