Gregori Raspoutine est originaire de Sibérie. Élevé dans le plus grand respect de la religion orthodoxe, il est sujet à de nombreuses crises mystiques dès l’adolescence.

Après l’une de ces apparitions, il quitte les champs pour atteindre à pied le mont Athos, en Grèce, et poursuit ses errances entres Kiev et Kazan où il prêche avec de plus en plus de succès. D’allure peu soignée, le cheveu gras, la barbe hirsute, les mains calleuses, Raspoutine répugne autant qu’il fascine. C’est à cette époque qu’il entre en contact avec la secte des Khlysty et qu’il perfectionne son don pour l’hypnose. Après avoir été présenté à la tsarine par la grande duchesse Militza, rencontrée à Kiev, il soigne l’hémophilie du jeune tsarévitch. Devenu dès 1905 le protégé et le conseiller du couple impérial, Raspoutine, en pacifiste convaincu, prône la paix et convaincra Nicolas II de ne pas propager le conflit né de l’afaire des Balkans.

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Retrouvez le personnage de Gregori Raspoutine, dans PETROGRAD

Cette position attise la colère des nationalistes russes, convaincus de la puissance de leur armée pourtant affaiblie par la guerre contre le Japon et la guerre des Balkans. Cette haine contre le moine atteint son paroxysme lorsqu’en 1914 l’Allemagne déclare la guerre à la Russie. En l’absence du tsar, posté au front, les liens d’amitié du staretz avec la tsarine, d’origine allemande, sont une preuve de trahison supplémentaire aux yeux de ses détracteurs.

Raspoutine est assassiné le 17 décembre 1916 par le prince Félix Youssoupov, le grand-duc Dimitri Pavlovitch et leurs alliés. Son corps sera retrouvé le 19 décembre au matin, le visage défoncé par les coups de ses agresseurs, le corps criblé de quatre balles – au cœur, au cou et au cerveau -, empoisonné au cyanure. L’autopsie révélera que Raspoutine respirait encore lorsqu’il fut jeté dans le Fleuve de la Neva. Son corps est inhumé le 3 janvier 1917, près du palais de Tsarskoïe Selo. Le 22 mars, le gouvernement révolutionnaire ordonne son exhumation et l’immolation du cadavre. On raconte que seul le cercueil brûla, laissant le corps du moine intact.

 

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