Peacemaker : un héros armé jusqu’aux dents

Peacemaker veut la paix… quitte à déclencher une guerre. Musclé, armé, et prêt à tout pour sauver le monde à sa façon. Découvrez l’homme qui est prêt à tuer pour instaurer la paix !

Que se passe-t-il lorsque vous combinez un sens aigu du pacifisme avec un arsenal lourd ? Vous obtenez Peacemaker, le « héros » armé jusqu’aux dents qui aime tellement la paix qu’il est prêt à tuer pour la défendre. Cela peut sembler une description inhabituelle pour un soi-disant gentil, mais Peacemaker n’est pas un justicier comme les autres, comme vous allez le découvrir. Le plus grand pacifiste du monde (selon ses propres mots) a fait ses débuts au cinéma dans The Suicide Squad de James GUNN et dans la série dérivée de HBO Max, Peacemaker, où il est incarné par John CENA.

Si votre seule expérience de Peacemaker se limite à The Suicide Squad, vous vous demandez peut-être qui il est et quel genre de héros parle fièrement de manger… hum… « une plage pleine de bites ». Si c’est votre cas, poursuivez votre lecture. Il est temps de rencontrer le « Maker ».

Les lecteurs de bandes dessinées ont découvert Peacemaker pour la première fois dans Fightin’ 5 #40, publié en 1966 par Charlton Comics. Christopher Smith était un envoyé à la Conférence de Genève sur les armes, où il mettait ses talents de diplomate au service de la paix mondiale. Smith se décrivait constamment comme un pacifiste et parlait de son amour pour la paix, même s’il conservait un arsenal bien fourni dans son château.

Ce château était connu sous le nom de Palais de la Paix, un nom qui semble approprié pour une base remplie d’armes. Les bulles de pensée de Smith à l’époque révélaient qu’il avait juré de ne jamais utiliser ces armes, mais on peut se demander pourquoi il les collectionnait. Peut-être essayait-il de les retirer de la circulation ?

La fonction d’émissaire de paix de Christopher Smith le confrontait à des menaces internationales et il comprit rapidement que la seule façon de protéger la paix était de se battre pour elle. « Je déteste la violence, mais à cause de mon incapacité, des milliers d’innocents pourraient mourir ! Je dois faire ce que j’ai juré de ne jamais faire », déclara-t-il.

Christopher Smith enfila une combinaison, un jetpack et un casque spécial armé (qui, oui, ressemble un peu à un siège de toilettes argenté) et devint Peacemaker. Son symbole de super-héros était une colombe blanche, symbolisant sa nature pacifiste, qui contrastait fortement avec les armes qu’il tenait dans ses mains et sur sa tête. Son casque pouvait tirer des rayons laser, mais chaque fois qu’il les utilisait, il rappelait aux lecteurs à quel point il détestait la violence.

Après être apparu dans deux numéros de Fightin’ 5, Peacemaker a eu droit à sa propre série qui a duré cinq numéros… puis plus rien. Après la fin de sa bande dessinée, Christopher Smith est tombé dans l’oubli jusqu’à la décennie glorieuse et excessive des années 1980 aux États-Unis. À cette époque, DC avait acquis les droits sur les personnages de Charlton Comic, ce qui a conduit Peacemaker à apparaître dans Crisis on Infinite Earths avant d’être intégré, avec ses homologues de Charlton, dans l’univers principal de DC. En 1988, Peacemaker a été réinventé avec une série limitée de quatre numéros… et c’est là que les choses sont devenues un peu folles.

Comme nous l’avons mentionné à plusieurs reprises, les tendances violentes de Peacemaker sont en contradiction avec sa nature pacifiste. Le scénariste Paul KUPPERBERG s’est donc appuyé sur ce contraste et a dépeint Smith comme un fou. Dans cette version, Peacemaker était hanté par le fantôme de son père nazi. Wolfgang Schmidt s’était suicidé lorsque Smith était encore enfant, et la mort de son père l’avait traumatisé. À quel point la situation est-elle grave ? Peacemaker hallucine la voix fantomatique de son père qui critique chacun de ses gestes pendant ses missions. Imaginez avoir un commentaire DVD sur votre vie, sauf qu’il déteste tout ce que vous faites et qu’il s’agit en plus d’un psychopathe fasciste. Est-il étonnant que Peacemaker soit un peu fou ?

Peacemaker croyait également que son casque contenait les âmes de toutes les personnes qu’il avait tuées, ce qui est assez terrifiant. Est-il vraiment prudent de laisser quelqu’un comme lui approcher des armes ? Pourtant, prouvant qu’elle est prête à tout, Amanda Waller a recruté Peacemaker pour rejoindre un groupe d’élite spécialisé dans les opérations secrètes connu sous le nom de… Shadow Fighters ? (Peut-être que Waller pensait que Peacemaker n’était pas à la hauteur de la Task Force X.) Waller a envoyé les Shadow Fighters pour éliminer Eclipso, mais le méchant a massacré toute l’équipe dans Eclipso #13 en 1993. Peut-être que Suicide Squad aurait été un nom plus approprié après tout.

Après sa mort, Peacemaker a été envoyé au purgatoire aux côtés d’autres héros DC déchus. On l’a brièvement aperçu dans Day of Judgement #3, où il a combattu aux côtés d’un groupe de héros morts et vivants contre une armée du purgatoire avant de revenir mystérieusement à la vie et de passer quelque temps comme mentor de Jaime Reyes, le Blue Beetle.

Alors, que fait-il aujourd’hui ? Récemment, Peacemaker a recommencé à travailler pour Amanda Waller, prouvant ainsi qu’il n’apprend jamais de ses erreurs. En 2019, Smith a eu droit à sa propre série dérivée dans Inferior Five, où il partait en mission pour Waller alors que son état mental continuait de se détériorer. Il a passé la majeure partie de l’histoire à se disputer avec son casque, ce qui nous amène vraiment à nous demander si Waller ne devrait pas améliorer son processus de sélection. Il peut néanmoins se montrer efficace de temps à autre. À un moment donné, Peacemaker a utilisé son casque pour brûler le visage de KGBeast, qualifiant ce geste de « vision de la paix ».

Peacemaker apparaît actuellement dans Suicide Squad, où lui et ses coéquipiers de la Task Force X mènent des missions secrètes pour Amanda Waller. En d’autres termes, il fait à peu près la même chose que la dernière fois que vous l’avez vu à l’écran. Christopher Smith a clairement parcouru un long chemin depuis ses racines genevoises, mais la colombe sur sa poitrine rappelle clairement que, par-dessus tout, il est un champion de la paix, et qu’il tuera tous les hommes, femmes et enfants pour la protéger.