Green Arrow fait partie des plus anciens super-héros de la maison d’édition DC Comics. Apparu dans MORE FUN COMICS #73 de novembre 1941, il est alors plus proche de Batman que de Superman : dénué de pouvoirs, il ne fait montre que d’une habileté exceptionnelle au tir à l’arc, utilise des flèches truquées, ainsi qu’une voiture modifiée, l’Arrowcar. Il est également accompagné dans ses aventures d’un acolyte, Speedy, qui, des années plus tard, s’associera avec le partenaire de  Batman, Robin, pour fonder les Teen Titans.

Les premiers récits expliquent que Green Arrow et Speedy ont choisi leur carrière de justiciers après s’être rencontrés par hasard à « Lost Mesa » : Oliver Queen est un archéologue dont le musée a été incendié, et Roy Harper a vu ses parents mourir dans l’accident d’avion qui l’a mené à Lost Mesa. Le jeune homme et le garçon unissent leurs forces afin de venger l’ami indien de Roy abattu par les voleurs qui ont réduit en cendres le musée d’Oliver.

Après avoir découvert un trésor au cours de leur mission, Oliver et Roy retournent à Star City afin d’y faire régner la loi. Les exploits de Green Arrow vont rythmer la parution de MORE FUN COMICS jusqu’au numéro 107 de 1946, avant de passer dans ADVENTURE COMICS (à partir du numéro 103 de la même année). Il fait également des apparitions régulières dans WORLD’S FINEST COMICS et surtout LEADING COMICS, dans lequel il est associé à d’autres justiciers pour former les Sept Soldats de la Victoire, l’un des premiers groupes de héros des comic books.

Par la suite, en 1959, les origines d’Oliver Queen sont remaniées par le dessinateur Jack KIRBY et le scénariste France HERRON dans ADVENTURE COMICS #256 (voir JACK KIRBY ANTHOLOGIE, coll. DC ANTHOLOGIE) : il devient le survivant d’un naufrage qui apprend, au cours d’un périple sur une île déserte, à manier un arc et à inventer des flèches truquées.

Après que cette origine est devenue canon, le costume, puis la personnalité d’Oliver Queen sont modifiés à la fin des années 1960 et au début des années 1970. Green Arrow adopte une barbiche et, ayant perdu sa fortune, se met à défendre les plus pauvres et les exclus du système. Dans des épisodes écrits par Dennis O’NEIL et dessinés par Neal ADAMS, il remet en cause la mission même des super-héros et se heurte aux principes de son meilleur ami et coéquipier, Green Lantern (voir GREEN ARROW/GREEN LANTERN, coll. DC ARCHIVES). C’est cette version frondeuse et subversive que Mike GRELL, un auteur complet qui a déjà dessiné quelques épisodes du personnage dans les années 1970, reprend en cette deuxième moitié des années 1980. De même que Frank MILLER, John BYRNE et George PÉREZ ont modernisé à la même époque les héros quinquagénaires qu’étaient Batman, Superman et Wonder Woman, GRELL va débarrasser Green Arrow du superflu et revenir à l’essence même du justicier, se basant notamment sur les origines de Jack KIRBY, il en offre, dans l’album qui suit, une vision plus ironique. Surtout, GRELL abandonne l’idée des flèches truquées et de tout l’attirail fantaisiste qui évoquent surtout la période « pré-CRISIS » plus innocente de DC Comics. Dès lors, Green Arrow et Black Canary n’habitent plus la ville imaginaire de Star City mais déménagent pour Seattle. Ensuite, GRELL affirme l’âge de son héros : il fête son anniversaire et l’on apprend qu’il a la quarantaine passée. C’est un point de vue plutôt inédit dans une industrie portée sur le renouvellement permanent et les rajeunissements intempestifs.

Enfin, Mike GRELL va petit à petit minimiser des blocs de récitatifs à la première personne, afin de renforcer l’idée que la narration se déroule « en temps réel ». Cet attachement à certains effets de réel va séparer la série d’autres traitements plus classiques des super-héros DC. Plus proche dans l’esprit de THE QUESTION ou d’une autre création (indépendante celle-ci) de Mike GRELL, Jon Sable: Freelance, elle va épouser une vision sombre et cynique proche des nouveaux polars qui fleurissent à l’époque sur les petits et grands écrans et notamment les créations du réalisateur et producteur Michael MANN comme Manhunter (Le  Sixième Sens, 1986), Miami Vice (Deux Flics à Miami, 1984-1990) ou Crime Story (Les incorruptibles de Chicago, 1986-1988). Ce nouveau décorum dans lequel évolue une version « prédatrice » de Green Arrow est directement tiré des gros titres de l’époque : la guerre contre la drogue, les trafics nébuleux entre la CIA et des criminels notoires, l’autodéfense et le saccage de l’environnement servant de moteur à la série.

Enfin, en complément, nous vous présentons deux épisodes consacrés au couple de justiciers le plus attachant de l’Univers DC et qui anticipent déjà l’aspect « polar » de la série de GRELL : deux courts récits réalisés par des noms légendaires du comics : Alan MOORE (WATCHMEN), Klaus JANSON (THE DARK KNIGHT RETURNS), Dennis O’NEIL (BATMAN) et le mythique Alex TOTH qui avait, entre autres, conçu le dessin animé Super-Friends (Le plein de super lors de sa diffusion sur Canal +).

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Revenu à Seattle, le tandem d’Oliver Queen et Dinah Lance, plus connus sous les pseudonymes de Green Arrow et Black Canary, partagent leur temps entre leurs aventures nocturnes et la boutique de fleuriste de Dinah.

Mais une enquête particulièrement violente concernant un trafic de drogue va sévèrement ébranler leur relation, d’autant qu’une nouvelle et mystérieuse mercenaire débarque en ville et va faire chavirer l’archer d’émeraude. Son nom ? Shado.

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