L’histoire de la ville de Gotham City

Après le lancement de Gotham City : Année Un de Tom King et Phil Hester, la ville de Batman se retrouve soudain sous les feux de la rampe.

Nous imaginons que vous avez déjà entendu parler de Gotham City, mais qu’en savez-vous vraiment ? D’où vient Gotham City ? Qui sont ses fondateurs ? Et pourquoi s’appelle-t-elle ainsi ? Si vous vous êtes déjà posé la question, voici un guide essentiel sur la ville.

LES PRÉMICES DE GOTHAM

Bien que Batman combatte le crime sur les toits des villes depuis Detective Comics #27 en 1939, il ne le fait pas techniquement à Gotham City avant Batman #4 en 1941. C’est la première fois que la ville de Batman reçoit son propre nom dans les bandes dessinées. Avant cela, Batman opérait apparemment à New York. (C’est quelques mois après que Batman a cessé d’utiliser des armes à feu dans ses premières apparitions. Ainsi, la prochaine fois que quelqu’un vous dira que Batman utilisait des armes à feu, vous pourrez lui répondre : « Eh bien, seulement à New York » 😉).

Il est intéressant de noter que Batman #4 n’est pas la première apparition en bande dessinée d’un lieu appelé Gotham City. Cette distinction, à quelques semaines près, revient à Wow Comics #1 de Fawcett Comics, nom donné à la ville où vit le héros Mister Scarlet. Même après l’acquisition des personnages de Fawcett par DC dans les années 1970, Batman et Mister Scarlet n’en ont jamais discuté. Comme tous les autres personnages de Fawcett jusqu’au New 52, Mister Scarlet, lorsqu’il était mentionné, était censé opérer à Fawcett City.

Alors, que se passe-t-il ? Bob Kane et Bill Finger ont-ils jeté un coup d’œil à Wow Comics et pris des notes pour construire le monde de Batman ? Probablement pas. Gotham est bien plus ancien que ces deux usages de 1940, puisqu’il remonte au 15e siècle. La définition littérale est une « maison de chèvres », dérivée du vieil anglais, un nom approprié pour un village de chevriers. Mais quel est le rapport avec le Gotham que nous connaissons aujourd’hui ?

Dès les années 1400, les contes anglais racontent l’histoire des « sages de Gotham », les villageois d’une petite ville endormie où l’on élève des chèvres et qui doivent recevoir la visite du roi. Les visites royales étaient connues pour être coûteuses et contraignantes, en particulier pour les petites villes. Afin d’accélérer le voyage du roi et de minimiser les dommages causés par son séjour, les hommes de Gotham ont donc conçu un plan consistant à agir de la manière la plus folle et la plus stupide possible. Ils espéraient ainsi convaincre le roi de poursuivre sa route le plus rapidement possible. En feignant de manière convaincante leur stupidité, les hommes de Gotham se sont en effet montrés très sages.

En 1807, l’auteur de « La légende de Sleepy Hollow« , Washington Irving, s’est souvenu de cette histoire et a donné le nom de Gotham à la ville de New York pour décrire son propre éclat trompeur. Avec le temps, « Gotham » est devenu un surnom pour toute grande zone métropolitaine, de la même manière que « Metropolis » est utilisé pour décrire n’importe quelle grande ville. En 1940, appeler un lieu « Gotham City » équivalait à l’appeler « N’importe quelle ville aux États-Unis ». Mais comme l’expression est basée à New York et que les grands imbéciles flamboyants ont fini par la définir, Irving pourrait être particulièrement satisfait de l’utilisation de Gotham dans le monde de Batman.

L’AVANT GOTHAM

C’est pourquoi Gotham s’appelle « Gotham », de manière fictive. Mais si vous souhaitez connaître l’histoire de Gotham du point de vue de ses habitants, c’est une autre histoire.

L’histoire de l’île où se trouve aujourd’hui Gotham est pour le moins incertaine. Elle abritait autrefois le peuple amérindien des Miagani, mentionné pour la première fois dans Batman : Le Culte et exploré plus en détail dans les aventures de Batman dans Batman : The Return of Bruce Wayne. Les Miagani en sont venus à vénérer la chauve-souris grâce à l’intervention de Batman lui-même, qui les a aidés dans leur lutte pour la survie contre un Vandal Savage relativement jeune. Les Miagani sont restés à Gotham jusqu’à l’époque de Jonah Hex au 19ème siècle, mais sont aujourd’hui considérés comme disparus, bien que le chef de secte Deacon Blackfire prétende parler en leur nom aujourd’hui.

Dans la série Shadowpact de 2006, l’étrangeté de Gotham City en particulier est attribuée au fait que l’île est le tombeau d’un sorcier immortel dont l’esprit se nomme lui-même « Docteur Gotham« , sa sombre présence faisant sombrer dans la folie les fondations mêmes de la ville bâtie sur son lieu de repos. Ce récit peut cependant être considéré comme apocryphe. Il existe peut-être un Docteur Gotham, mais il serait exagéré de lui attribuer la direction de toute la ville par sa seule proximité.

GOTHAM LE COMMENCEMENT

Ce sur quoi les historiens de Gotham s’accordent, c’est que la ville telle que nous la connaissons aujourd’hui a été fondée par des colons hollandais en 1609, qui l’appelaient à l’origine « New Rotterdam » (une allusion au nom de la première colonie de New York, « New Amsterdam »).

C’est dans les années 1800 que Gotham a commencé à se développer pour devenir la ville que nous connaissons aujourd’hui. Sous l’impulsion de quatre familles fondatrices, les Waynes, les Kanes, les Elliots et les Cobblepots, des architectes tels que Cyrus Pinkney et Bradley et Nicholas Gate sont chargés de définir le style unique de la ligne d’horizon de Gotham City. (Pour plus d’informations sur cette période, consultez Batman : Gates of Gotham.) Pendant ce temps, une cabale secrète de riches familles, parmi lesquelles se trouvaient peut-être ces fondateurs, prenait racine dans le sous-sol de Gotham pour faire de ce joyau américain en plein essor un terrain de jeu pour les riches et les puissants de l’élite sociale. Ils s’appelaient eux-mêmes la Cour des Hiboux et ne resteraient qu’une légende jusqu’à ce que Batman les chasse de leur cachette, des siècles plus tard.

LA CHUTE DE GOTHAM

Le Courtier, agent immobilier des stars de la super-vilenie, nous donne un autre aperçu de l’histoire de Gotham dans Batman : Streets of Gotham #4. Le 19e siècle a représenté l’apogée de la prospérité de Gotham pour tous ses citoyens. À l’époque, on l’appelait la  » Ville Merveilleuse « , avec une industrie lourde qui garantissait suffisamment d’emplois pour tous, et une industrie du divertissement en plein essor, avec des parcs d’attractions, des zoos et des musées, qui en faisaient un lieu de vie accueillant pour les familles. Mais lorsque l’industrie s’est déplacée ailleurs et que les usines ont commencé à fermer, c’est la criminalité qui a comblé le vide. Et c’est dans tous ces parcs et entrepôts abandonnés que les criminels de Gotham ont élu domicile aujourd’hui.

L’ÈRE DES HÉROS

Alors que le crime s’installe à Gotham City et que l’élite fortunée se déconnecte de plus en plus du commun des mortels, des héros se lèvent pour rendre une justice trop souvent ignorée par une police de plus en plus corrompue, comme le premier Green Lantern, Alan Scott, et Dinah Drake, la première Black Canary. Même la Société de justice d’Amérique a brièvement élu domicile à Gotham avant de s’installer définitivement à New York. Mais les plus grands champions de Gotham restent la famille Wayne, dont les œuvres caritatives et les programmes philanthropiques s’efforcent toujours d’empêcher leur ville de sombrer complètement dans l’obscurité urbaine.

Comme nous le savons tous, le rêve des Wayne d’une meilleure Gotham a failli prendre fin un soir dans Crime Alley, lorsqu’un homme armé a assassiné Thomas et Martha Wayne alors qu’ils rentraient chez eux après une soirée au cinéma avec leur jeune fils Bruce. Depuis, Bruce Wayne poursuit noblement l’œuvre de ses parents, malgré les nombreuses rumeurs sur ce qu’il fait à la nuit tombée.

Pour connaître la suite de l’histoire, n’hésitez pas à suivre Gotham City : Année Un. Nous n’avons même pas mentionné le détective « Slam » Bradley… mais vous découvrirez son histoire dans le comics.

Alex Jaffe
Il est chroniqueur pour DC Comics.
Vous pouvez le retrouver sur X (twitter) @AlexJaffe.