Ce qu’il y a de pire dans la réalisation d’une couverture, c’est qu’il ne s’agit PAS d’une page de BD. Il n’y a aucune case, aucune narration possible. Non, c’est une image unique (la plupart du temps) qui nous raconte quelque chose à propos du livre. Et en même temps, ce qu’il y a de mieux dans la réalisation d’une couverture, c’est qu’il ne s’agit PAS d’une page de BD. En fait, lorsque je travaille sur une illustration de couverture, j’essaie de faire une totale abstraction du comics, de l’oublier complètement. Je pense à des affiches de films, à d’autres œuvres artistiques, à certaines photos et à tout ce qui peut être esthétique et élégant. Parce que c’est ce que je veux pour les couvertures de CASANOVA : un truc esthétique et élégant. Et parce que rien dans les pages de ce comics ne ressemble à ce que vous pouvez trouver dans d’autres comics, les couvertures doivent être aussi uniques que l’histoire, aussi psychédéliques que l’écriture de Matt. Une chose que j’ai apprise avec ce titre, c’est qu’il n’existe aucune limite, aucune barrière.
Alors, pourquoi se poser des limites pour une couverture ?
J’adore le concept des couvertures à bandeaux, avec plusieurs éléments superposés. Ça me rappelle ces vieux magazines pulps, ou ces vieilles affiches de film. En fait, je reviens toujours à cette méthode des bandeaux. J’adore aussi créer un ensemble de couvertures qui, même si elles doivent fonctionner seules, peuvent également laisser apparaître un tout cohérent lorsque vous les rassemblez. Lorsque je réalise une couverture, je me fixe des règles et des paramètres bien précis pour me guider. Cette fois, j’ai essayé de créer un système qui autorise l’utilisation d’un vaste éventail de techniques de dessin et de rendu. Les gens pensent que les couvertures qui suivent un modèle bien précis finissent par lasser avec le temps, et c’était justement cela mon challenge avec les couvertures de LUXURIA.
Gabriel Bá
PS : Mon prochain challenge sera de surclasser les couverturesque Fábio a réalisées pour GULA, le deuxième tome.