Avant de devenir l’invincible héros polyvalent qui s’attaque aussi bien à Darkseid qu’aux petites frappes des ruelles de Gotham, il a bien fallu que Batman commence quelque part. Découvrez Batman, le Chevalier Noir !
Et parce que plus un héros est populaire, plus sa naissance fascine les foules, ce commencement imaginé par le duo FINGER-KANE en 19391 a été maintes fois réexploré par les auteurs de DC Comics. BAT-MAN – FIRST KNIGHT n’est que le dernier exemple en date de ce retour aux sources…
Le retraité de la Terre-d’à-côté
La première façon d’aborder le Batman des origines, est par le prisme du Multivers DC. À partir des années 1960, il est établi que les aventures des premiers super-héros, survenues dans les années 1930-1940, se sont déroulées dans le monde parallèle de « Terre-2 ». Cela explique que Batman, Superman et Wonder Woman n’aient pas pris une ride en 20 ans : ce ne sont tout simplement pas les mêmes !
Sauf exception, on distingue alors le premier Batman de son successeur par un détail visuel : l’écusson de la version modernisée est entouré d’un ovale jaune, distinction voulue par le superviseur éditorial Julius SCHWARTZ2. Pendant que le Batman nouveau continue ses aventures en jeune homme, l’ancien, lui, découvre au fil des décennies 1960 et 1970 les vicissitudes d’un homme d’âge mûr.
Son associé Robin le quitte. Il épouse son ennemie repentie Catwoman, qui lui donne une enfant, Helena. Celle-ci, à l’âge adulte, devient elle-même une super-héroïne, Huntress. Bruce Wayne renonce alors au costume de Batman pour succéder à son ami Jim Gordon au poste de commissaire. Puis, après un veuvage tragique, il endosse une dernière fois sa cape de héros pour emporter avec lui dans la mort un forcené qui menaçait sa ville.
Au milieu des années 1980, DC Comics renonce pour un temps à son multivers et remet les pendules à zéro. Les origines de Batman sont réinventées sous un angle contemporain par Frank MILLER et David MAZZUCHELLI dans BATMAN – ANNÉE UN, et l’on fait fi de l’idée de deux Batmen opérant dans des mondes parallèles. Roy Thomas, grand archiviste des comics de l’Âge d’Or, rédige alors en guise d’épitaphe un résumé des origines du Batman originel6. Mais l’idée d’un Batman ancré dans les années 1940 qui l’ont vu naître continue de fasciner
les scénaristes…
Un héros sombre pour une époque sombre
En 1989, Brian AUGUSTYN et Mike MIGNOLA inaugurent ce qui deviendra la collection Elseworlds avec BATMAN : GOTHAM BY GASLIGHT. Le concept : réinventer Batman au XIXe siècle pour l’opposer à Jack l’Éventreur. Dès lors, Elseworlds permet de faire vivre aux héros DC des aventures inédites dans des contextes historiques différents. Les récits sont toujours auto-conclusifs et exclus du canon, se suffisant à eux-mêmes.
Et naturellement, plusieurs auteurs ont l’idée de replacer Batman dans les années 1940 de sa naissance, pour faire un commentaire réaliste et sombre de cette période historique, à l’instar de Dan JURGENS et Mike PERKINS dans le présent album. Mais à ce postulat, les Elseworlds de cette catégorie ajoutent des caractéristiques qui leur sont propres. Dans Batman : Dark Allegiances, Howard CHAYKIN oppose Batman à un amalgame du Ku Klux Klan et de la cinquième colonne nazie. Dans Batman : Hollywood Knight, Bob LAYTON et Dick GIORDANO imaginent un acteur de serials amnésique se prenant pour le Batman qu’il incarne au cinéma. Et dans Batman : Gotham Noir, Ed BRUBAKER et Sean PHILIPS prennent pour héros un Gordon à la Raymond CHANDLER, tandis que Batman n’est plus qu’une présence floue, quasi-surnaturelle.
Bat-Man First Knight
1939, le fascisme monte au lendemain de la Grande Dépression, alors qu’un Batman débutant arpente les rues de Gotham. Enquêtant sur une série de crimes, Batman réalise que chacun de ses suspects est en réalité mort et enterré. Avec pour seul allié James Gordon, enquêteur au GCPD, le Chevalier Noir va devoir lever le voile sur ces «criminels réanimés» et trouver le moyen de les arrêter…