Si les exactions du Joker sont nombreuses et les vies qu’il a détruites plus encore, peu de personnes ont autant souffert par sa faute que Jim Gordon. L’ex-commissaire de Gotham a pris sa retraite après quelques années particulièrement difficiles…

Notamment lorsqu’il a été infecté par le Batman Qui Rit lors des événements de « l’année du crime », se retournant contre Gotham et ses habitants (lire la série LE BATMAN QUI RIT, coll. DC REBIRTH). Aujourd’hui désœuvré, immobilisé dans sa ville par sa maigre retraite, il a tout le temps de penser à ses anciens traumatismes et à ces cicatrices qui ne cessent de le hanter. En effet, les blessures de Jim sont profondes depuis les événements survenus dans KILLING JOKE (coll. DC DELUXE). Pour atteindre le commissaire, et à travers lui Batman, le Joker s’attaqua à Barbara Gordon, la fille de Jim, qui n’est pas encore Batgirl à cette époque. Il lui tira dessus, touchant sa colonne vertébrale, la privant ainsi de l’usage de ses jambes et la condamnant au fauteuil roulant.

Quant au commissaire, il sera kidnappé et torturé dans une fête foraine macabre, où on le forcera à observer des photos de sa fille mutilée. Et si l’objectif du Joker était de prouver que même le meilleur des hommes pouvait basculer dans la folie au terme d’une seule mauvaise journée, il n’arrive cependant pas à ses fins puisque Gordon comme Barbara parviennent à se remettre peu à peu de ce traumatisme. Reste que si les blessures se pansent et les cicatrices s’effacent, le Clown Prince du Crime n’en a pas fini avec la famille Gordon. Le fils du commissaire, James Gordon Jr., a toujours été mentalement instable, et ses tendances psychopathes l’ont amené à torturer à mort de nombreux citoyens de Gotham. Ces dernières
années, la prise de médicaments a calmé ses instincts meurtriers, et il a même aidé le Chevalier Noir aux côtés de son père pour contrecarrer les plans du Joker. Mais celui-ci s’est servi de ses faiblesses pour pousser Gordon Jr. vers la mort, son père n’ayant pas su voir ses tentatives pour se racheter.

D’après le scénariste James TYNION IV, Gordon est « hanté par tout ce que le Joker lui a pris. Alors quand on lui demande de le pourchasser et de l’abattre avant qu’il ne puisse attaquer Gotham de nouveau… comment pourrait-il refuser ? » Car c’est bien de cela qu’il s’agit, d’une chasse au clown, et d’un dilemme au cœur de tous les principes de l’ex-commissaire et allié de Batman.
Quant au clown en question, il s’est retiré loin de Gotham après les événements de JOKER WAR (série en 3 tomes, coll. DC REBIRTH), afin de prendre un repos bien mérité au soleil. En effet, il a au cours des derniers mois réussi à s’emparer de la fortune de Bruce Wayne et de l’arsenal de Batman, prenant de fait le contrôle de Wayne Industries. Il plonge Gotham dans le chaos à l’aide de son armée de clowns masqués et de sa nouvelle acolyte Punchline, tout aussi meurtrière et bien décidée à prendre la place d’Harley Quinn. La ville en ressortira fracturée et en colère, portant Christopher Nakano, farouchement opposé à l’action des justiciers masqués à Gotham, au poste de maire. Ce dernier aura dès lors le champs-libre pour développer un tout nouveau programme sécuritaire pour la ville… James TYNION IV et Guillem MARCH relèvent avec succès les nombreux pièges d’une série à suivre sur le Joker, personnage exubérant et excessif par définition. Loin d’en épuiser le potentiel à chaque page, ils parviennent au contraire à dépeindre avec justesse « des choses vraies au sujet de la noirceur de l’être humain… Ce n’est pas un livre de super-héros, c’est un vrai roman noir horrifique », conclut le scénariste.

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Joker Infinite

Si les trajectoires de Batman et du Joker sont intimement liées, il en va de même pour toutes les victimes collatérales du clown criminel. Parmi celles-ci, Jim Gordon figure parmi les plus sévèrement traumatisés. Depuis les événements qui paralysèrent sa fille Barbara, l’ex-commissaire reste hanté par la barbarie du Joker. Aussi, lorsque la représentante d’une mystérieuse organisation lui propose d’assassiner le Joker, Gordon y voit l’occasion de faire ce que Batman ne se résoudra jamais à faire et de débarrasser une bon fois pour toute le monde de cet avatar du Mal absolu.

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