Wonder Woman vient de faire une apparition remarquée dans la nouvelle mouture de la Ligue de Justice présentée par Geoff Johns et Jim Lee. Avant qu’elle ne s’impose comme l’une des plus grandes combattantes sur Terre, les deux auteurs font d’elle le portrait d’une étrangère qui découvre la société des hommes.
Les épisodes de la série Justice League se déroulent cinq ans dans le passé. Wonder Woman, comme tous les autres membres de l’équipe, est plus jeune, moins expérimentée et plus naïve. Mais qu’on ne s’y trompe pas. Depuis sa création, ce personnage est dans les rangs des héros les plus puissants du monde. Ambassadrice de paix, elle est également le vivant héritage de la mythologie grecque, dont elle est la représentante sur Terre.
Étoilée !
Wonder Woman fait son apparition dans All-Star Comics #8, publié en 1941. Ce comic book accueillait jusque-là les aventures de la Justice Society. L’irruption d’une fière héroïne combattante fut un choc. Précédemment, les femmes étaient cantonnées à des rôles de demoiselles en détresse. Dès les premières pages, Wonder Woman affiche une grande détermination et une indépendance du même tonneau. Issue de la société matriarcale des Amazones, la fille de la Reine Hippolyte est envoyée sur Terre pour défendre la justice et, accessoirement, la démocratie américaine. Comme bon nombre de ses collègues costumés, elle affrontera des espions à la solde de l’Axe durant la première partie de sa carrière. On doit Wonder Woman au dessin élégant et maniéré de Harry G. PETER, un artiste issu du dessin de presse, et au scénario de William moulton MARSTON , psychologue de son état, qui s’était par le passé prononcé en faveur des vertus éducatives du comic book. Contacté par la direction de DC Comics, il propose de créer une héroïne qui puisse être prise en modèle par les jeunes lectrices.
Éternel féminin
Après la Seconde Guerre mondiale, Wonder Woman fait partie du petit cercle de privilégiés qui survivent au déclin des super-héros. Avec Superman, Batman et l’aviateur Blackhawk, elle est la seule dont la publication n’est pas interrompue. Cependant, elle aura eu le temps d’inspirer d’autres héroïnes, comme Liberty Belle créée dans Boy Commandos #1 (hiver 42-43) ou Black Canary, inventée par Robert KANIGHER et Carmine INFANTINO dans Flash comics #86 (août 1947).
C’est justement Robert KANIGHER, scénariste et responsable éditorial éprouvé, qui donnera à Wonder Woman une version plus moderne, en 1959, aidé par le dessinateur Ross ANDRU. Jusque-là, la série s’était consacrée à des récits romantiques. Kanigher ne rompt pas avec la tradition, et s’amuse du triangle amoureux qui relie Wonder Woman, Diana Prince (son identité secrète) et Steve Trevor. En septembre 1968 paraît Wonder Woman #178, par Denny O’NEIL et Mike SEKOWSKY. Stupeur : la fière Amazone a perdu ses pouvoirs et vit désormais dans le monde des hommes, utilisant sa maîtrise des arts martiaux pour se défendre.
Son look évoque l’héroïne de strips Modesty Blaise, mais également Emma Peel, membre du tandem de Chapeau Melon et Bottes de Cuir, incarnée par la splendide Diana Rigg.
Taillée dans la glaise
Les aventures de Wonder Woman continuent jusqu’à Crisis on Infinite Earths, le grand crossover de 1986 qui refaçonne tout l’univers DC. À cette occasion, George PÉREZ reprend la série, qui redémarre au numéro 1. Il donne plus d’importance à la mythologie, explique que Diana a été sculptée dans de la glaise à laquelle la Reine Hippolyte a donné vie, abandonne l’identité civile de Diana Prince pour faire de son héroïne une véritable icône, et transforme la série en succès. À son départ, de nombreux scénaristes, comme William MESSNE R-LOEB, John BYRNE ou Phil JIMENEZ, développeront des intrigues où la mythologie grecque est le ressort principal. Greg RUCKA , quant à lui, nous fera visiter les coulisses de l’ambassade de l’Île de Thémiscyra, qui sert de base à Wonder Woman pour toutes ses actions politiques et sociales. En 2011, après Flashpoint, et après de bondissants récits écrits par JM ST RACZ YNSKI et Phil HESTE R (dans les deux tomes de WONDER WOMAN -L’Odyssée), c’est Brian AZZARELLO qui est chargé de raconter les aventures modernes de Wonder Woman. Lui aussi choisit de recentrer le récit sur la mythologie, en apportant des informations nouvelles sur la prestigieuse lignée de Wonder Woman est une révélation tonitruante. Pour la séduisante guerrière au lasso, c’est l’occasion de repartir de plus belle vers de nouvelles aventures.