On demande à Superman de prendre sa retraite ! Rangera-t-il la cape au placard ou continuera-t-il de sauver le monde ? Découvrez Superman, La Chute de Camelot !
C’est le but, pas vrai ? On connaît tous la légende. Un endroit où la paix et l’abondance règnent, où l’on trouve justice et sécurité. Et puis, quand tout ceci se termine, les ténèbres débarquent en force.
Vivons-nous dans un Camelot actuellement ? Ou nous apprêtons-nous à y vivre ? Ou bien est-ce la chute qui s’en vient ? A-t-elle déjà commencé ? Que pouvons-nous faire ? Que devrions-nous faire ? Ce sont ces questions auxquelles j’ai tenté de répondre dans cet album.
Pour moi, tout a débuté par un coup de fil. Deux coups de fil, en réalité.
« Kourt », m’a demandé Carlos PACHECO (il m’appelait tout le temps « Kourt »), « on m’a proposé de dessiner Superman et je leur ai dit que je n’accepterais qu’à une seule condition. Si tu l’écrivais. Est-ce que c’est possible ? Ça me ferait tant plaisir ! »
Était-ce possible ? J’observe toujours la même règle avec Carlos PACHECO (du moins, je l’observais, malheureusement). S’il me demandait de travailler avec lui sur un projet, je m’arrangeais pour accepter. C’est ainsi qu’on a réalisé Avengers Forever chez Marvel, puis Arrowsmith pour la collection Cliffhanger de DC. J’ai toujours eu plaisir à écrire les héros magnifiquement rendus de façon classique par Carlos. Sa narration était impeccable. On y trouvait du drame, de l’action, de l’énergie, du charme et de l’humanité. Plus que tout, Carlos et moi étions tombés amoureux des comics via les mêmes numéros : moi dans les publications pour kiosques aux États-Unis, et lui dans leurs versions traduites en espagnol. Nous étions totalement en synergie. Si j’avais une idée, il savait comment la faire fonctionner. Je rebondissais sur ses dessins et lui sur mes ajouts : lorsque nous finalisions un projet, celui-ci valait plus que la somme de nos apports.
Et enfin, Carlos était un vrai ami. C’était quelqu’un avec qui j’adorais discuter de tout : les comics, les films, la vie… Poursuivre notre partenariat sur un titre comme Superman était une opportunité que je ne comptais pas laisser de côté.
Alors, on s’est mis à parler du projet. Dans Action Comics, Geoff JOHNS, Richard DONNER et Adam KUBERT utilisaient de nombreux grands vilains (voir SUPERMAN : LE DERNIER FILS dans la même collection, NdE), donc on devait créer de nouveaux personnages, comme Khyber le stratège, et Subjekt-17, un Superman en puissance dont l’arrivée sur Terre avait été aussi tragique que celle de Kal-El s’était déroulée sous les meilleurs auspices. On avait également un nouveau héros, Sirocco, et Callie Llewellyn, un autre personnage secondaire à double-L du passé de Clark.
Mais nous avons aussi ramené quelques anciennes menaces, comme cette nouvelle version du Farceur dont je suis très fier. Nous avions aussi une intrigue consacrée à Intergang qui a malheureusement été tuée dans l’œuf par des incidents indépendants de notre volonté.
Mais surtout, nous souhaitions offrir à l’Homme d’Acier un contexte entièrement différent : rendre son monde plus dangereux de façon à pousser à bout ses pouvoirs comme son idéalisme.
C’était ça, le cœur de La chute de Camelot.
J’avais eu l’idée de départ lorsque j’ai failli reprendre le titre JLA en tant que scénariste (ne jamais jeter ses idées, les amis, on ne sait jamais quand elles peuvent servir). Pour moi, la Ligue de Justice était proche des chevaliers de la Table Ronde. Je tenais à ce que Arion, le sorcier de l’Atlantide la rejoigne, puis je voulais révéler qu’il était là pour la saper de l’intérieur. Tout ça parce qu’elle empêchait une catastrophe inévitable qui allait prendre des proportions trop grandes pour être arrêtée.
Mais cette intrigue pouvait également fonctionner avec Superman. J’en ai parlé à Carlos et il a accepté. Ainsi, nous pourrions placer une épée de Damoclès au-dessus des têtes de nos héros : chaque victoire pourrait être un pas de plus vers un désastre. Cela nous permettait également de réaliser des séquences assez cool situées dans le futur afin de montrer les conséquences de cette catastrophe. Et on pouvait amorcer des éléments de cet avenir funeste avec l’apparition dans le présent de Khyber, de Sirocco, d’un Parasite ayant absorbé les émotions de Clark Kent, etc…
Même si nous n’avons pas pu développer la plupart de ces pans d’intrigue au-delà de cette aventure, nous avons conçu cette histoire de façon à planifier ce futur désastreux, au cas où l’on défierait la prophétie d’Arion. Nous étions prêts à nous lancer.
Nous avions un nouveau rôle pour Lana Lang, un nouveau look pour Lois et bien d’autres choses. Carlos travaillait d’arrache-pied sur les designs de personnages ainsi que sur ses couvertures à tomber. Mais je ne vous ai toujours pas parlé de ce second coup de fil…
Matt IDELSON a été intégré dès le début à notre boucle de mails où nous échangions des idées. Et il m’a appelé un jour pour me parler de l’arc Up, Up and Away qui devait précéder notre run. Je lui ai dit que tout allait bien de mon côté, à l’exception d’une seule chose.
« Quoi donc ? » demanda-t-il.
« Eh bien, personne ne m’a offert ce boulot. Enfin, Carlos me l’a proposé, mais c’est un freelance. Personne de chez DC ne l’a fait. »
« Oh », a-t-il répondu, « Ok, je m’en charge. Tu veux écrire Superman, Kurt ? »
Si je le voulais ? Bienvenue à Camelot… et attention à la marche !
– Kurt BUSIEK
Février 2023

Superman La Chute de Camelot NOUVEAUTE
Tout semble aller pour le mieux dans le monde de Superman : son mariage est plus heureux que jamais, Intergang est en fuite et Metropolis est l’exemple même d’un Camelot moderne. Mais même l’Homme d’Acier n’est pas assez puissant pour éviter le désastre lorsqu’un ancien sorcier prophétise la chute de Camelot !