En 1860, Jonathan et Martha Kent croisent leur futur destin en traversant les terres sacrées des Kansa. Une météorite s’écrase, porteur d’un être venu des étoiles. L’histoire de Superman commence, mystérieuse et intemporelle. Batman : Gotham by Gaslight 1893 ravive cette légende sous un nouveau jour.

Bien avant que le Kansas ne devienne ce vaste patchwork de champs de maïs à perte de vue et de petites villes aux rues parfaitement quadrillées, cette terre appartenait à un autre monde, celui du peuple des Kansa, aussi appelés les Kaw. Ce nom, aujourd’hui familier pour désigner l’État américain du Kansas, est en réalité un écho direct à ses premiers habitants, qui s’étaient forgé une existence solide au cœur des grandes plaines d’Amérique du Nord.

Le mot « Kansa » signifie littéralement « peuple du vent du sud » — un nom poétique qui évoque une osmose avec les saisons, et le souffle puissant qui traverse sans relâche les vastes prairies des terres des Kansa. Les Kansa faisaient partie de la grande famille des Sioux Dhegiha, un groupe culturel et linguistique qui rassemblait plusieurs nations amérindiennes, toutes liées par les même racines des rives du Mississippi jusqu’aux plaines ouvertes du Midwest.

Chasseurs, agriculteurs, les Kansa avaient développé un mode de vie parfaitement adapté à cet environnement fertile. Ils bâtissaient leurs villages près des cours d’eau, et suivaient les mouvements des troupeaux au rythme des saisons. Ce territoire qu’ils occupaient depuis environ 1673 fut aussi le théâtre de nombreux échanges et affrontements, notamment avec d’autres tribus, mais aussi, plus tard, avec les explorateurs et colons venus d’Europe.

Lorsque les États-Unis entrèrent dans leur phase d’expansion vers l’Ouest, ces terres devinrent l’objet de toutes les convoitises. L’arrivée des pionniers et la construction des chemins de fer poussèrent peu à peu les tribus à abandonner leurs villages. Un traité marqua officiellement la cession de leurs terres au gouvernement américain, et la région prit le nom de « Kansas » en hommage à la rivière qui traversait les terres, elle-même nommée par les peuples amérindiens en place, les Kaw.

Et c’est justement dans ce décor chargé d’histoire que Batman: Gotham by Gaslight 1893 ancre l’un de ses moments les plus symboliques. Lorsque Jonathan et Martha Kent traversent ces terres encore sauvages, battues par les vents et habitées par le peuple Kaw, ils ne savent pas qu’ils sont sur le point de découvrir l’un des secrets les plus fondateurs de l’univers DC. Alors qu’ils sont en pleine traversée, se questionnant sur leur futur, leur destinée se présente à eux sous la forme d’une météorite s’écrasant à quelques mètre de leur route. À son bord, on imagine très bien la suite de l’histoire, un enfant solitaire, dernier survivant d’une civilisation détruite, que le monde connaîtra sous le nom de Kal-El, Clark Kent ou encore Superman.

C’est un passage de l’album qui agit comme une passerelle subtile entre légende américaine et mythe super-héroïque. Les terres du peuple Kansa, qui ont vu naître des générations d’habitants deviennent le berceau inattendu d’un extraterrestre qui deviendra le symbole ultime de l’espoir sur Terre. Le vaisseau kryptonien dans ce décor est une élégante façon de rappeler que l’Amérique s’est construite sur des couches d’histoires et de cultures qui se superposent sans jamais totalement disparaître.

Dans Batman: Gotham by Gaslight 1893, le Kansas y est présenté comme une frontière, un territoire encore en devenir, habité par les tribus Kansa (ou Kaw). En choisissant de faire de ces terres, les terres d’arrivée de Kal-El, l’histoire établit un parallèle entre les peuples déracinés et le destin d’un enfant venu d’ailleurs, qui lui aussi devra trouver sa place dans un monde qui n’est pas le sien.

À travers ce clin d’œil, Batman: Gotham by Gaslight 1893 enrichit son univers à l’ambiance steampunk d’un joli hommage à l’histoire de ces peuples des États-Unis qu’on oublie souvent. Il aborde à la fois la culture et l’histoire amérindienne oubliée et le mythe de Superman : l’exil, la perte, mais aussi la renaissance.

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Batman : Gotham by Gaslight 1893 – Tome1

1860. Un mystérieux météore s’écrase sur les plaines du Midwest américain, déclenchant une chaîne d’événements qui se répercuteront dans les décennies à venir… Trente ans plus tard, en plein coeur de la révolution industrielle, Batman va devoir faire face à l’émergence de super êtres qui dépassent tout ce que le XIXe siècle a connu jusqu’alors, renversant l’équilibre des pouvoirs de cette version unique de l’univers DC.

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