Qu’est-ce que vous dites de ça ? On conçoit un crossover afin de créer toute une batterie de nouveaux héros et vilains, on les accroche à un porte-drapeau et on voit lesquels sont les plus salués. C’était en gros l’idée derrière l’événement DC Bloodlines, et si vous me permettez cette remarque cynique, il n’y avait qu’une bonne chose à en retirer : HITMAN.

J’ai salué avec joie les débuts de Tommy Monaghan et j’ai eu le bonheur de constater que je n’étais pas le seul à considérer qu’il valait mieux qu’une simple apparition. Car ce gamin est une vedette-née et il le sait. Garth ENNIS et John McCREA, deux chics types de Belfast, ont conçu quelque chose de différent avec HITMAN. Ces dernières années, on a croisé pas mal d’auteurs britanniques et irlandais au sein des comics US, mais ils ont pour la plupart été cantonnés à la ligne de titres Vertigo où ils ont pu exprimer toute leur perversité, bien lotis au cœur du marché « pour lecteurs adultes. »

Mais récemment, des éditeurs ont été assez hardis pour confier à ces échappés de la perfide Albion et de ses environs des séries situées dans des univers de superhéros mainstream. Aussi, Garth et John ont pu nous offrir leur vision de Gotham City et de ses habitants.
L’un de ses habitants n’est autre que Tommy Monaghan, un homme qui a acquis une poignée de super-pouvoirs classiques (une vision à rayons X et de la télépathie) mais qui ne s’est pas empressé de courir les boutiques pour se procurer un costume en lycra afin de défendre la veuve et l’orphelin.

Tommy est un tueur à gages qui se spécialise dans le gibier métahumain et qui, entre deux contrats, n’aime rien de plus que siffler une bière et jouer au poker avec ses pairs de mauvaise vie. La seule différence entre Tommy et de « véritables ordures » est qu’il a décidé de ne pas dézinguer ceux qu’il considère comme « les gentils. »

C’est dans cette zone grise entre le bien et le mal que Garth a appris à évoluer, et peu d’auteurs de comics peuvent se targuer d’animer aussi bien des personnages naviguant dans des eaux troubles et qui se retrouvent tiraillés entre l’amitié et la survie. Et le dessin de John McCREA sied parfaitement à ses récits. Il est à l’aise autant dans l’action que l’humour ou le drame. Les scripts de Garth requièrent que ses dessinateurs fassent preuve de talent dans la « direction d’acteur » (la maîtrise des expression faciales ou du langage corporel est indispensable pour donner vie à ces personnages de BD), et comme vous avez pu le constater, John sait y faire en la matière.

Garth et John travaillent ensemble depuis le début de leur carrière. Au fil du temps, ce partenariat leur a permis de forger une complicité comme il en existe peu, et leur collaboration est à ce point spéciale qu’un succès tel que celui d’HITMAN ne me surprend pas le moins du monde. Santé !

Steve DILLON
Texte initialement paru en introduction du TPB Hitman, 1997

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Agressé par un parasite extraterrestre, le tueur à gages de Gotham, Tommy Monaghan obtient deux dons surhumains : une vision à rayons-X et la capacité de lire dans les pensées.

Désormais, entre deux parties de billard au bar Chez Noonan, Tommy remplit des contrats placés sur la tête des métahumains. Au cours, de ces expéditions périlleuses qui mettent en danger la vie de ses proches, celui qui se fait appeler Hitman croise la route d’Etrigan le Démon, de Batman et du Joker, et même d’animaux aquatiques zombies !

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