Criminelle exubérante à l’humour grinçant, l’ancienne psychiatre Harleen Quinzel n’existe d’abord qu’à travers le prisme du Joker. Présentée comme une acolyte éphémère et un peu simplette, son look et son tempérament séduisent tellement les téléspectateurs qu’elle est rapidement intégrée aux séries de comics liées au Chevalier Noir. Avec son « Poussin », elle forme alors un duo détonant, à la fois drôle et inquiétant, jusqu’à son émancipation, dans Mad Love d’abord (1994), puis dans les séries qui lui sont exclusivement consacrées. Devenue l’icône pop de toute une génération, Harley Quinn crève aujourd’hui le grand écran en tant que leader des Birds of Prey.

 

Itinéraire d’un succès que personne n’avait anticipé. Sous la direction de Paul DINI et Bruce TIMM, Harley Quinn fait sa première apparition dans l’épisode « Joker’s Favor » (« Chantage à crédit » en français) de Batman : la série animée, diffusé le 11 septembre 1992 aux États-Unis. Inspirée par l’actrice de soap opera Arleen SORKIN, qui portait un costume d’arlequin dans l’une des séquences de la série Days of Our Lives (Des jours et des vies), le personnage d’Harley reste d’abord discret, mais est néanmoins présent au côté du Joker à chacune de ses apparitions. D’autre part, le 18 janvier 1993, l’épisode « Harley & Ivy » marque le début d’une amitié durable entre les deux séduisantes criminelles, de quoi l’ancrer encore davantage dans l’univers DC. Dès lors, on aperçoit la jeune femme dans de nombreuses séries animées : Superman, Gotham Girls, Static Shock ou La Ligue des Justiciers.

Le virus Harley Quinn se propage, et ce pour le plus grand plaisir de ses fans. Son entrée officielle dans l’univers de papier de DC Comics se fait via l’adaptation de la série animée (Batman Adventures #12, septembre 1993), puis à l’occasion de BATMAN: HARLEY QUINN daté d’octobre 1999, dont le récit module les origines au regard des contraintes de la continuité officielle. Longtemps associée aux Secret Six ou aux Gotham City Sirens (aux côtés de Poison Ivy et Catwoman), Harley Quinn obtient sa première série régulière dans les années 2000, écrite par Karl KESEL et dessinée par Terry DODSON. Dans ces épisodes, elle rejoint officiellement la galerie emblématique des super-vilains du Bat-Univers et recrute notamment plusieurs hommes de mains qu’elle vêt à sa ressemblance et baptise les Quinntets. Anti-héroïne libre et indépendante, Harley n’a désormais plus besoin de personne pour exister. Elle est le leader de sa propre destinée. En 2013, la série d’Amanda CONNER et Jimmy PALMIOTTI marque d’ailleurs cette rupture par un changement de ton et d’environnement. Désormais, Harley ne vit plus en plein coeur de Gotham mais à Coney Island, dans un petit appartement légué par un ancien patient de l’asile d’Arkham. Bien loin de la mauvaise influence du Joker, elle y débute une nouvelle vie, entre matchs de roller derby et spectacles de danse burlesque, bien décidée à purifier son karma en faisant un maximum de bien autour d’elle. Pour parfaire ce nouveau départ, son look aussi évolue. Initié dans la série SUICIDE SQUAD – dans laquelle elle troquait sa combinaison traditionnelle bicolore et de son chapeau à grelots contre un bustier et un mini-short –, ce relooking inspire même la version cinéma du personnage, campée par Margot ROBBIE.
Depuis sa création, Harley Quinn a connu une croissance de popularité exceptionnelle, s’imposant comme un personnage incontournable de l’univers DC. À cheval entre deux mondes, attachante et dangereuse à la fois, puissante et maladroite, stratège et naïve, elle distille un charme vénéneux qui fascine. Bandes dessinées, jeux vidéo, film, cosplay… Harley est aujourd’hui une icône féminine loin des clichés de la demoiselle en détresse usitée ou du simple accessoire narratif, façonnée au fil des ans, inspirée et inspirante par/pour toute une série d’artistes/de médias.

Pour preuve, bien qu’absente de la formation originelle des Birds of Prey, c’est bien la jeune femme qui est à la tête de la formation portée à l’écran. Fondée par Oracle (Barbara Gordon) et Black Canary (Dinah Lance) – lire BLACK CANARY & ORACLE: BIRDS OF PREY, publié en juin 1996 aux États-Unis –, cette force entièrement féminine s’étoffe rapidement de deux membres supplémentaires : Huntress (Helena Bertinelli) et Lady Blackhawk (Zinda Blake), et sera ponctuellement renforcée par diverses héroïnes telles que Poison Ivy, Catwoman ou Katana. Le film de la réalisatrice Cathy YAN prend quant à lui le parti de mettre en avant « la fabuleuse histoire d’Harley Quinn », gage que ce personnage aux multiples facettes supplante de loin ses partenaires de crime. En 2022, elle fêtera d’ailleurs ses 30 ans. C’est dire si elle a encore de belles années devant elle pour continuer à nous surprendre et nous fasciner.

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