Moins connu dans nos contrées que ses collègues Superman ou Batman, Aquaman fait pourtant partie de la première génération de héros apparus dans les années 1940. Rendu populaire par des interprétations nouvelles au fil des décennies, il tient depuis 1960 une place de choix au sein de la Ligue de Justice.
Surnommé le roi des océans ou le souverain des sept mers, Aquaman fait son apparition dans More Fun Comics #73, paru en novembre 1941. Créé par Mort WEISINGER, spécialiste de science-fiction, et Paul NORRIS, le personnage est l’archétype de l’homme aquatique comme le fantastique d’alors en inventait beaucoup. Ses pouvoirs (nager à grande vitesse, respirer sous l’eau, développer une force surhumaine et communiquer avec les espèces marines) sont définis à cette époque, et le héros aquatique passe le plus clair de son temps à affronter des sous-marins nazis et des espions, puis des criminels maritimes.
Aquaman parle aux poissons. Extrait de Justice League of
America #9, dans DC Comics Anthologie (dessin de Mike
SEKO WSKI).
Redéfinition
Dès mai 1959, à partir d’Adventures Comics #260, de nouvelles informations viennent enrichir le personnage. On apprend alors qu’il s’appelle Arthur Curry et qu’il est un hybride d’un humain et d’une Atlante. La série redonne une visibilité évidente au personnage, notamment grâce aux dessins de Ramona FRADON puis, de Nick CARDY, durablement associé à Aquaman.
C’est aussi l’époque où le petit monde des profondeurs s’enrichit : Arthur épouse Mera et de nouveaux vilains, comme le Maître des Océans (alias Orm Curry , son demi-frère), Black Manta ou le Pillard, font leur apparition. Par la suite, le scénariste David MICHELINIE et le dessinateur Jim APA RO donneront un ton plus sombre et plus psychologique à la série, dans des épisodes où Aquaman renonce au trône de l’Atlantide. Dans le même temps, Aquaman fait partie de l’équipe fondatrice de la Ligue de Justice, dans Brave and the Bold #28 (février 1960), où il côtoie les plus grands superhéros du catalogue DC, et s’impose comme l’une des figures les plus populaires de l’éditeur. Il sera même le chef d’une formation de la célèbre équipe, dans les années 1980.
Capitaine Crochet
Comme tous les super-héros DC, Aquaman est transformé en profondeur à l’occasion de Crisis on Infinite Earths, en 1986. La mini-série Aquaman : Time and Tide (décembre 1993 à mars 1994) modernise les origines du personnage, et dans la foulée, une nouvelle série lui est consacrée, écrite par Peter DAVID . Dans le deuxième épisode (septembre 1994), Aquaman perd sa main, qu’il remplace par un crochet.
Aquaman est un des fondateurs de la JLA, très solidaire
avec le reste du groupe. Extrait de JLA Secret Files &
Origins #1, dans DC Comics Anthologie (dessin de Howard
PORTER).
De nombreuses péripéties attendent alors le héros aquatique : l’Atlantide transportée dans le passé, Aquaman changé en «Verseau» et équipé d’une main d’eau magique, ou encore la moitié de la ville de San Diego immergée dans l’océan et devenue Sub-Diego, en 2004. Cette dernière affaire montre bien comment Arthur Curry est partagé entre deux mondes et deux devoirs : il doit défendre la Terre, mais il doit également protéger l’Atlantide. Cette tension le met souvent en porte-à-faux, et fait de lui un être exigeant avec les autres comme ill’est avec lui-même.
Dans un lointain futur, Aquaman est devenu le Roi Arthur de
l’Atlantide, un souverain inflexible. Extrait de Kingdom Come
(dessin d’Alex ROSS ).
Résurrection
Mort à la fin de sa série, Aquaman fait partie des zombies à la solde de Nekron, dans les pages du crossover Blackest Night. Mais à la fin du récit, quand la lumière blanche inonde le monde, Aquaman compte parmi les héros ressuscités. Une nouvelle vie s’offre à lui, et ce sont Geoff JOHNS et Ivan REIS qui racontent ses nouvelles aventures. L’océan étant plein de mystères, le dépaysement sera au rendez-vous, comme toujours avec Aquaman.
Aquaman fait une apparition spectaculaire dans la nouvelle
version de la Ligue de Justice, par Geoff Johns et Jim Lee.
Extrait de Justice League : Aux origines (dessin de Jim LEE).