J’adore les histoires sur les sales types. Jeffrey “Le Duc” Lebowski, Don Draper, Tony Soprano, Walter White… regardez la liste des meilleures séries télé et films de tous les temps et vous constaterez que c’est un thème majeur dans un paquet d’entre eux.
On est tous des voyeurs et on aime observer un loser.

On se délecte d’assister à leur bassesse sans avoir à souffrir des conséquences qu’ils subissent à cause de leurs choix regrettables. Pour citer un cliché usé : On adore les détester.

Et question choix discutables, personne n’arrive à la cheville d’ERNIE RAY CLEMENTINE, un biker toxico vulgaire et quasi-illettré qui n’a jamais dépassé l’école primaire. Et c’est la seule chose qui se tient entre nous et l’Armageddon totale. Parce que cet abruti est devenu le plus puissant super-espion du monde.
Ernie est une relique d’une époque révolue, l’incarnation vivante de l’esprit dépassé du Sex, drugs and rock’n’roll. Il est impulsif avec un sens de l’humour vaseux, ce qui nous permet de vivre par procuration à travers le prisme d’un homme sans filtre. On est constamment gêné par sa cécité sociale mais, comme pour Larry DAVID, on a hâte d’assister à son prochain faux pas.
Imaginez un sérum de super-soldat unique, du même genre que celui qui a donné naissance à Captain America mais, au lieu de finir dans les veines d’un individu héroïque, il s’est retrouvé dans l’organisme d’une version adulte du Matthew McConaughey de Dazed and Confused.

Contrairement à Captain America, Ernie n’aidera personne par bonté d’âme. Il ne voulait pas de ses super-pouvoirs et il va faire payer très cher chaque mission qu’il acceptera à l’Autorité Centrale, l’organisation de renseignements qui a conçu et perdu le sérum. Et même lorsqu’il les acceptera, Ernie ne sera sûrement pas digne de confiance.
Il y a une bonne raison s’il se retrouve affublé du nom de code SAC à MERDE. Et sa patronne, MOTHER EARTH, va vite comprendre qu’en attendant de trouver un moyen d’extraire le sérum d’Ernie, le destin du monde dépend de la pire personne possible.

Ne te méprends pas, Ernie Ray Clementine n’est pas toi, cher lecteur. Enfin, je l’espère. Il est à l’opposé de ta boussole morale. Mais, comme Danny McBRIDE dans Kenny Powers, Ernie est attachant de par son ignorance et ses motivations simples. Derrière la crasse, on perçoit une petite lueur d’humanité.

On espère qu’il va faire ce qu’il faut, mais ses décisions sont toujours catastrophiques et les conséquences en sont aussi graves qu’hilarantes.
De prime abord, ses motivations et son plus grand rêve, c’est : “Apprendre au monde à se détendre un peu. Vivre libre et éviter les responsabilités. S’éclater et ne pas se laisser emmerder”. Dans son esprit, c’est un héros qui vit suivant un code très simple : TOUJOURS protéger le plus faible.

Un observateur conciliant pourrait voir en Ernie un anticonformiste qui s’est forgé sa vision à lui de la réalité, sa propre idée de ce que signifie être humain, de ce qui est bien, de ce qui est beau et de ce qui est vrai… mais pour la majorité d’entre nous, c’est n’importe quoi.
Un peu de la même manière que Lenny Bruce mettait tout à plat et qu’avec lui rien n’était tabou et personne n’était épargné, Ernie pense qu’il faut qu’on se lâche, qu’on se retire le balai du cul et qu’on se prenne moins au sérieux. C’est facile à dire pour lui, il est marginal, ne vote pas, et n’est pas impliqué le moins du monde dans la société. Mais tout ça, c’est sur le point de changer…

Rick REMENDER

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Être un motard analphabète, toxicomane, et possédant un QI équivalent à celui d’un enfant de primaire ne semble pas être les prérequis attendus pour sauver le monde. Et pourtant, malgré un CV peu reluisant, Ernie Ray Clementine est la seule chose qui nous sépare de l’Apocalypse. En ayant reçu accidentellement un sérum de surhomme, il est devenu l’espion le plus puissant du monde, et il semble impossible de s’en sortir sans son aide…

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