Wonder Twins : qui sont-ils ?

Salut ! Ici Brian Michael BENDIS, votre capitaine pour cette traversée à bord de Wonder Comics…

C’est moi qui vais vous dévoiler les coulisses de cette succulente collection mitonnée par DC Comics. Aujourd’hui, le sujet est… un peu particulier, pour diverses raisons. Pour commencer, il s’agit des Wonder Twins. J’ai adoré les Wonder Twins dès que j’ai posé les yeux sur eux. Comme tout un chacun, quand je les ai découverts dans le dessin animé Super Friends (en VF Le plein de super), j’ai pensé que c’était la chose la plus cool que j’avais jamais vue. Les Wonder Twins sont une création de l’animateur Norman MAURER, qui a développé et coordonné les scénarios de Super Friends. Au départ, ils étaient censés s’appeler Dick et Jane, et leur singe Mighty Monkey. Dick était un homme-élastique, entre autres pouvoirs, et Jane pouvait prendre n’importe quelle forme (pas seulement celles d’animaux). Ils ont fini par évoluer pour devenir Zan et Jayna, tels que nous les connaissons. Leur personnalité était très inspirée de celle de Donny et Marie Osmond, les frère et sœur qui animaient plusieurs shows télévisés de l’époque. Au fil du temps, Zan et Jayna sont devenus « cultes », c’est-à-dire adorés d’un nombre plus restreint d’amateurs.

Ça ne les rend pas pour autant moins cools !

Quand j’ai présenté ma première série d’idées pour mon label, Wonder Comics, j’ai tout de suite vu que les Wonder Twins allaient être le concept le plus dur à vendre. Nombreux sont ceux qui ont tenté de relancer leurs aventures en B.D. dans les décennies précédentes. Chaque fois, il semblait que ce n’était pas le bon moment, ou que la méthode choisie laissait à désirer. Je savais qu’il me fallait une équipe de créateurs qui donne à la rédaction et aux lecteurs une envie IRRÉPRESSIBLE de donner leur chance à nos nouveaux Zan et Jayna. Comment rendre WONDER TWINS incontournable ? L’angle nostalgique ? Non. On s’appelle Wonder Comics, pas Rétro Comics. On parle de notre époque. Il s’agit de cerner ce que veulent dire ces personnages aujourd’hui. Croyez-le ou pas, mais dans chacun de ses courriers, Dan DIDIO ne pouvait s’empêcher de rajouter « seigneur, pourquoi ? » entre parenthèses après chaque mention du titre WONDER TWINS. Et pourtant, il a serré les dents et a choisi de croire en nous ! La rédaction de DC, à raison, craignait que notre enthousiasme pour les Wonder Twins ne soit pas forcément partagé par l’équipe de créateurs qui serait assignée au titre. Mais j’avais un nom sur ma liste pour les convaincre… un seul nom, celui de… Mark RUSSELL. Parmi mes nouveaux collaborateurs de Wonder Comics, j’avais déjà travaillé au préalable avec David WALKER (avec qui j’ai créé NAOMI) et Sam HUMPHRIES (repreneur de DIAL H FOR HERO), et m’était lié d’amitié avec eux.

En revanche, Mark et moi ne nous étions jamais croisés, bien que nous soyons tous deux résidents de Portland.
Repartons en arrière jusqu’au jour où je me rendis à ma boutique habituelle, Excalibur Comics. Le garçon qui tient la caisse, Sean, que je connais depuis des années, s’approcha de moi, l’air nerveux et confus, pour me dire :
« Tu sais ce que c’est, la meilleure série de comics, en ce moment ? LES PIERRAFEU. »
Mark faisait partie de l’équipe qui avait lancé une toute nouvelle version des PIERRAFEU pour DC. Il avait su dénicher dans ce concept préhistorique une mine d’idées inespérée, et en avait tiré une parabole moderne, à niveaux de lecture multiples. Il en avait fait une série que quiconque s’intéressant à la B.D., à l’écriture ou au dessin devrait impérativement lire. LES PIERRAFEU !

Sean avait du mal à croire à ses propres paroles. Il me saisit par le bras comme pour me supplier de comprendre :
« Le meilleur comic book d’Amérique en ce moment, c’est LES PIERRAFEU !! » Je connaissais bien ce sentiment. Lorsqu’on lit ou regarde un récit qui s’avère génial contre toute attente. Ce sentiment qui s’était emparé de mon ami libraire, je voulais le communiquer à tous les lecteurs de WONDER TWINS. Mark a aussitôt accepté. Une si prompte approbation prouvait qu’il comprenait l’attrait et le potentiel d’une série consacrée à ces personnages. J’ai raconté à Mark une anecdote : un jour, je déballais un lot de figurines Funko Pop à l’effigie des Wonder Twins avec ma fille Tabatha, alors âgée de sept ans. En les observant, elle me demanda s’ils étaient frère et soeur. Je lui expliquai qu’ils étaient jumeaux et extraterrestres, dotés de pouvoirs qui se déclenchaient lorsqu’ils se saluaient en entrechoquant leurs poings. J’ajoutai qu’ils pouvaient se parler par l’esprit et allaient ensemble à l’école. Elle prit un instant pour assimiler tout ça, désigna la figurine de Gleek, et me demanda s’il s’agissait de leur singe apprivoisé. Elle avait vu juste, lui dis-je. Il y eut une nouvelle pause, puis elle déclara que c’était probablement la chose la plus cool qu’elle avait jamais vue.

Voilà ! Tel était notre objectif, expliquai-je à Mark. Que nos lecteurs soient aussi séduits que ma fille par ses Wonder Twins version Funko Pop. Stephen BYRNE s’est montré tout aussi enthousiaste. Dès ses premiers croquis, il a donné vie aux personnages. J’ai toujours du mal à décrire le plaisir d’être directeur de collection. Mais je peux vous affirmer que lorsque j’ai découvert ces premières esquisses en compagnie de mon épouse et coéditrice, j’ai poussé un immense soupir de soulagement, enfin rassuré sur l’avenir de ce projet.

À l’heure où j’écris ces lignes, la série en six chapitres WONDER TWINS est passée à douze chapitres, grâce au travail époustouflant de ses créateurs et à la fidélité de ses lecteurs. Sur le marché de la B.D. américaine, ce n’est pas un mince exploit. Voir Dan DIDIO renouveler la série pour six numéros supplémentaires, c’est encore plus sensass que la fois où il a décidé de la laisser exister (en ajoutant un « seigneur, pourquoi ? » entre ses dents).
Et comme disait une critique de ma connaissance, ils sont, cette fois encore, la chose la plus cool que j’aie jamais vue. Merci à toute l’équipe créatrice et éditoriale.

Pouvoirs des Wonder Comics, activation !