Depuis son apparition dans les pages d’Action Comics1 au printemps 1938, Superman a inspiré l’espoir à des génération de lecteurs. Et, au fil des décennies, le personnage et ses origines ont été régulièrement réinventés afin de s’adapter à l’air du temps et aux évolution de la société.

Attaché au sommaire d’Action Comics dès le premier numéro, dont il occupe la couverture, Superman s’impose très vite comme le personnage le plus populaire d’un sommaire qui assemble des détectives, des magiciens ou des cow-boys. Dans la foulée, comprenant que le public est séduit par une figure inédite, l’éditeur se rend compte que, dans le paysage éditorial en transformation où la bande dessinée connaît une explosion de popularité, le super-héros représente l’avenir.

Débuts en trombe

Vedette incontestée d’Action Comics, Superman accumule les exploits. Il génère un grand nombre d’émules, à commencer par Batman, qui fait son apparition l’année suivante dans Detective Comics #27. Chez DC, mais également chez tous les autres éditeurs, de nombreux héros costumés font leur apparition, satisfaisant le goût toujours croissant du public pour leurs aventures colorées. Non content d’avoir donné naissance à un genre inédit, Superman conquiert très rapidement de nouveaux horizons. Durant l’été 1939 paraît Superman #1, une revue qui porte son nom, chose rare pour l’époque. Dès l’année suivante, le héros a droit à un feuilleton radiophonique. Au printemps 1941, il devient avec Batman l’un des deux piliers de World’s Best Comics (rebaptisé World’s Finest Comics dès le deuxième numéro), puis rejoint la Société de Justice dans All-Star Comics #7 daté d’octobre 1941. En 1942, sous la plume de George LOWTHER, le surhomme devient le héros d’un roman. Et ce n’est que le début…

Plus haut et plus loin

Au fil de ses aventures, Superman voit ses capacités s’accroître. S’il se contentait de bons herculéens dans les premiers récits, il se montre bientôt capable de voler. Avec les ans, sa vision et sa force grandissent, et il est même doté de capacités hors norme, comme la super-ventriloquie ou le don de lire et parler toutes les langues. Des faiblesses lui sont également ajoutées, à l’exemple de sa sensibilité à la magie ou à la Kryptonite, un minerai provenant de la destruction de sa planète natale. Et justement, ses origines font régulièrement l’objet de modernisations qui permettent d’adapter le personnage aux évolutions de la société et aux exigences d’un public de plus en plus demandeur. Unique rescapé (du moins dans un premier temps) de Krypton, le petit Kal-El échappe à la destruction de cette planète avancée grâce au génie de son père, Jor-El, qui place le nourrisson dans une nacelle cosmique propulsée à l’autre bout de l’univers. Le berceau spatial finit par atterrir sur une planète isolée d’un petit système solaire, la Terre, où le bambin est recueilli par un couple d’exploitants agricoles, Jonathan et Martha Kent, qui l’aimeront et l’élèveront comme l’enfant qu’ils n’ont jamais eu.
De telles bases ne remplissent que quelques cases dans Action Comics #1. L’année suivante, Superman #1 propose une version un peu plus développée. Et au fil des interprétations, de nombreux détails sont précisés, que ce soit concernant la société kryptonienne ou la jeunesse de l’enfant, rebaptisé Clark Kent, dans la campagne du Kansas (sujet d’une série consacrée à Superboy, la version adolescente du personnage)

Origines revues et corrigées

Après guerre, les super-héros connaissent une certaine désaffection du public. Estimant que les justiciers costumés rappellent les années de conflit, les éditeurs préfèrent se tourner vers d’autres genres.
Superman est l’un des rares héros dont les aventures continuent à paraître, aux côtés de Batman, Wonder Woman et l’aviateur Blackhawk. Le surhomme assiste au retour progressif de ses collègues à partir de la fin des années 1950, prenant une part de plus en plus active dans les missions d’un nouveau groupe, la Ligue de Justice d’Amérique. Son alter ego, Clark Kent, s’adapte également. Installé à Metropolis, il quitte la presse écrite et devient journaliste de télévision, à une époque où Superman cesse d’être sensible à la Kryptonite, dans des épisodes écrits par Denny O’NEIL (à lire dans Superman – Adieu Kryptonite, collection « DC Archives »). L’une des modernisations les plus célèbres a lieu dans la foulée de Crisis on Infinite Earths en 1986, avec la parution de la mini-série Man of Steel, écrite et dessinée par John BYRNE. C’est l’occasion, pour les lecteurs, de découvrir une version angoissante de Krypton et de revivre les premiers pas de Clark Kent en tant que journaliste et justicier (à découvrir dans Superman – Man of Steel volume 1, collection « DC Essentiels »).
Dans la foulée, un nouveau Superman est défini, moins puissant mais plus confiant dans son rôle au coeur de la société. Clark Kent demandera sa collègue Lois Lane en mariage, et lui avouera le secret de son identité. Il affrontera également Doomsday passera pour mort, avant de revenir dans un monde où son rôle était tenu par d’autres prétendants, parmi lesquels Steel ou un nouveau Superboy, résultat d’une expérience de clonage (à découvrir dans La Mort de Superman tomes 1 et 2, collection « DC Essentiels »). Aujourd’hui plus que jamais, Superman est sous les feux de la rampe. Son mariage avec Lois a donné naissance au jeune Jon Kent, un adolescent ayant hérité des capacités surhumaines de son père. C’est donc un homme comblé qui aborde le tournant du millième épisode.

Et l’avenir est prometteur. Le scénariste Brian Michael BENDIS devient le nouveau scribe des aventures du surhomme, rédigeant les scénarios d’Action Comics et Superman, après une nouvelle réécriture des origines, dans une mini-série intitulée The Man of Steel. Une nouvelle fois, le protecteur de Metropolis se met au goût du jour, pour le plus grand plaisir des lecteurs.

 

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