Fruit du travail conjugué de Frédéric BRRÉMAUD et Jean-Claude BAUER – qui a couvert le procès de 1987 pour Antenne 2 –, l’album KLAUS BARBIE, LA ROUTE DU RAT retrace la vie de l’un des plus grands criminels de guerre du XXe siècle. Grâce à la participation de Jean-Olivier VIOUT, substitut général durant ce procès historique, ou encore de Serge et Beate KLARSFELD, grands défenseurs de la cause des déportés juifs, les auteurs aboutissent à un récit nécessaire, témoignant de l’un des procès les plus retentissants de l’Histoire.

Beate et moi n’avons jamais écrit d’ouvrage sur les bourreaux nazis et sur leurs complices français que nous avons ardemment poursuivis afin qu’ils soient jugés et condamnés. Ils ne nous ont jamais fascinés.
Nous nous sommes concentrés sur l’identification de leurs victimes et sur l’explication et la documentation des circonstances générales et particulières de leur anéantissement. Nous comprenons cependant que la mise en lumière des criminels sert également à projeter la lueur sur le sort de leurs victimes.
La BD peut être un excellent moyen d’expression pour la transmission de la mémoire et de l’Histoire.
Dans mon enfance, sous l’Occupation, et dans l’immédiat après-guerre, j’ai vécu le règne de Babar, Tintin, Bibi Fricotin, les Pieds nickelés, Charlot, Buffalo Bill… cette époque ne connaissait pas encore les BD historiques et littéraires, qui sont heureusement apparues, non pour remplacer les livres d’Histoire et les romans, mais pour leur donner une autre dimension par l’habile et artistique combinaison de l’image et du texte.

Les auteurs de KLAUS BARBIE – LA ROUTE DU RAT – titre inspiré par la « ratline » qui servit à des criminels nazis pour fuir l’Europe après la défaite d’Hitler – ont suivi étape par étape la carrière et l’itinéraire du plus fameux des SS ayant sévi en France, le chef de la Gestapo de Lyon. Il s’était illustré en arrêtant le chef et l’état-major de la résistance intérieure, en torturant à mort Jean MOULIN et aussi en raflant impitoyablement des enfants juifs qu’il savait condamnés à une fin terrible quand ils seraient déportés.BARBIE, qui avait reçu une bonne éducation dans la République de Weimar, avait mis son intelligence et son énergie au service du nazisme. Policier de profession, gestapiste fanatique et efficace, agent anti-communiste des services secrets américains, membre des services spéciaux militaires de la dictature bolivienne, mafieux charismatique finalement arraché à son repaire, il est devenu un accusé, réduit au silence par un avocat soucieux d’être la seule vedette du procès historique de Lyon.

Un demi-siècle d’adhésion à une idéologie totalitaire et raciste, à la haine des Juifs, à la violence et au crime, est remarquablement narré et dessiné par Frédéric BRRÉMAUD et Jean-Claude BAUER.
Beate et moi venons d’être les héros d’une autre BD, et nous nous retrouvons parmi les personnages centraux de cette nouvelle œuvre qui s’attache, avec succès, au réalisme des décors et des protagonistes. Les rafles de Caluire et d’Izieu, le sort de Jean MOULIN, les exécutions et les massacres des prisonniers de Montluc, nos efforts de 1971 à 1983 pour mettre fin à l’impunité de BARBIE, correspondent à ce que fut la réalité. Klaus BARBIE, le tortionnaire et le bourreau, est entré dans l’Histoire avec Jean MOULIN, la prison de Montluc, les enfants d’Izieu et avec une cavale de quarante années. L’Histoire, à son tour, est entrée récemment dans la BD, et maintenant, le cortège de BARBIE, de ses victimes et de ceux qui l’ont traqué, entre lui aussi dans la BD.

Beate et Serge KLARSFELD

Beate et Serge KLARSFELD ont milité contre l’impunité des anciens nazis Kurt LISCHKA, Herbert HAGEN, Ernst HEINRICHSOHN et bien d’autres criminels. Grâce à leurs actions, BARBIE a pu être jugé pour ses nombreux crimes.

klaus-barbie-route-du-rat

Découvrir Klaus barbie – la route du rat

Responsable de la mort de centaines de Juifs et de résistants, dont Jean Moulin, le SS Klaus Barbie échappe à la justice et à une double condamnation à mort à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Quittant finalement son Allemagne natale pour l’Amérique du Sud, il y applique les mêmes méthodes et va jusqu’à organiser le coup d’État du dictateur Hugo Banzer. Véritable mercenaire, celui que l’on surnommait le Boucher de Lyon est finalement reconnu, puis traqué, jusqu’en 1987, date fatidique de son jugement et de sa condamnation, sans précédent en France : prison à perpétuité pour crime contre l’humanité.

Découvrir

Plus d'articles