Si le grand public connaît Stanley Ipkiss, incarné sous les traits du très plastique Jim CARREY, il ignore souvent tout des origines comics du personnage, loin – très loin – de son image de gentil farceur aux ressorts comiques inépuisables.

Le concept, imaginé au début des années 1980 par Mike RICHARDSON, fondateur de la maison d’édition américaine Dark Horse Comics, décrivait un anti-héros par excellence, au carrefour du Joker de Bob KANE & Jerry ROBINSON et du Creeper de Steve DITKO. Ses actions devaient être imprévisibles, même pour le lecteur. Tout un programme ! The Mask est apparu pour la première fois en 1985 dans les pages du journal amateur APA-5 sous le simple nom de « Masque ». Par la suite, RICHARDSON trouvera le dessinateur Mike BADGER, connu pour son travail chez Marvel, pour l’accompagner dans ses péripéties déjantées. Leur collaboration se développera tout d’abord sous forme de strips dans les premiers numéros de la revue anthologique Dark Horse Presents, dont le contenu s’éloignera cependant trop du concept originel aux yeux de RICHARDSON.

Le personnage renaîtra alors sous une nouvelle forme et adoptera pour la première fois son nom définitif : « The Mask ». Cette fois, le brief fourni à la nouvelle équipe artistique – John ARCUDI et Doug MAHNKE – convoquera la folie du loup de Tex Avery avec la puissance de feu d’un Terminator, version sous laquelle la plupart d’entre nous connaissons aujourd’hui le personnage.
Il faudra cependant attendre 1994, et le film de Chuck RUSSELL, pour que le personnage rencontre la célébrité. On découvre alors l’histoire de Stanley Ipkiss, banquier déprimé et déprimant, qui fera l’acquisition d’un antique masque de bois, artefact investi des pouvoirs du Dieu nordique de la malice : Loki. Le port du dit masque lui confère d’incommensurables pouvoirs et surtout une inébranlable confiance en lui. Dans ce long-métrage comique aux allures de cartoon, il se servira de ses nouvelles capacités pour séduire Tina Carlyle, charmante chanteuse de cabaret incarnée par Cameron DIAZ, mais aussi pour affronter un parrain de la mafia (Peter GREENE dans le rôle de Dorian Tyrell) et tenter de semer le lieutenant Mitch Kellway (Peter RIEGERT), lancé à ses trousses. Si le film, devenu culte, a ravi le public et les critiques, il est resté cependant très éloigné des comics dont il s’inspire : trashs et violents, ils mettent en scène un Stanley Ipkiss devenu un criminel maniaque et sanguinaire lorsqu’il revêt le masque. Cette version uncensored est d’ailleurs à retrouver en VF grâce aux intégrales de l’éditeur Delirium.


L’idée au coeur de la création de Mike RICHARDSON était la suivante : que se passerait- il si on retirait à des gens ordinaires toute inhibition, tout en leur donnant le pouvoir de réaliser tout ce qu’ils souhaitent ? « Le thème de The Mask se résume à cette question : que feriez-vous si, comme Stanley Ipkiss, vous aviez tous les pouvoirs ? Quand on est dans cette situation, on se retrouve souvent à commettre les actes les plus mesquins, et ça prend le pas sur notre nature humaine et notre envie d’utiliser notre pouvoir pour faire le bien. Stan LEE a dit : ‘Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités’, mais mon truc c’est plutôt ce plus vieil axiome : ‘Un pouvoir absolu corrompt absolument tout le monde.’ » Eh bien… l’absence d’inhibition alliée à la volonté de réaliser ses moindres désirs, c’est aussi le credo d’une autre icône des comics : le Joker. On retrouve de nombreuses similitudes entre le clown prince du crime et l’anti-héros déjanté de Dark Horse : le style cartoonesque, l’amour du chaos et de la violence, et l’absence totale de remords quant aux conséquences de leur entreprise de destruction à grande échelle. C’est donc assez logiquement qu’est né ce crossover JOKER VS THE MASK qui, pour le plaisir de tous, se trouve ici complété pour la première fois par une autre rencontre de taille puisque l’incarnation de Loki croisera en deuxième partie d’album la route du Mec Plus Ultra : Lobo, le dernier Czarnien !

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Découvrir Joker / Mask

Lors d’une expédition punitive au musée de Gotham, le Joker et Harley Quinn tombent en possession d’une curieuse relique : un masque vieux de plus de 2 000 ans, investi des pouvoirs du dieu démoniaque Loki. Après avoir éprouvé ses nouvelles capacités sur un Chevalier Noir complètement dépassé, le Joker s’apprête à donner à Gotham son plus beau spectacle comique… ou à lui faire définitivement passer l’envie de rire…

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