En 1986, l’équipe éditoriale de DC Comics décident de donner un coup de jeune aux trois personnages les plus populaires et les plus durables de la compagnie : Superman, Batman et Wonder Woman !

Les scénaristes et dessinateurs chargés de la besogne eurent vite des idées précises sur la manière de mettre Superman et Wonder Woman au goût du jour, mais Batman posait un problème. Il était très bien comme ça. L’origine que Bob KANE et Bill FINGER avaient conçue pour lui en 1939 était une explication parfaite de comment Batman était né, pourquoi il poursuivait sa croisade obsessionnelle, et, peut-être plus important encore, elle reflétait les craintes, les frustrations et les espoirs d’un lectorat qui affrontait les réalités de la vie urbaine du XXe siècle.

Alors, les éditeurs de DC décidèrent qu’il ne fallait pas changer l’origine de Batman. Mais on pouvait l’améliorer. On pouvait lui donner de la profondeur, de la complexité, un contexte plus vaste. Des détails pouvaient s’y ajouter pour lui offrir davantage de sens et de crédibilité. Les épreuves traversées par Bruce Wayne pour devenir cette chose qu’il essayait de créer, cet homme chauve-souris, pouvaient se dramatiser.

Et, pour finir, toutes les techniques narratives développées au fil de ces cinquante années par les créateurs de bande
dessinée pouvaient s’appliquer à ce récit pour exprimer le plein potentiel du matériau de base.

La question devint alors : qui allait donc faire tout cela ?

Frank MILLER se porta volontaire. MILLER était d’une manière générale reconnu comme le meilleur auteur complet venu à la bande dessinée depuis le début des années 1960 ; certains disaient même qu’il était le meilleur de tous les temps. Alors qu’il n’était qu’un débutant chez le principal concurrent de DC, Marvel Comics, il avait réinventé un personnage mineur, Daredevil, et produit une série qui était à la fois fidèle à sa continuité préexistante, exceptionnellement novatrice et immensément populaire. Pour DC, il avait créé un roman graphique à rallonge du nom de RONIN, qui intégrait influences japonaises et européennes dans une vision personnelle d’un futur épouvantable et, plus récemment, il avait collaboré avec Lynn VARLEY et Klaus JANSON pour produire le phénoménal BATMAN : THE DARK KNIGHT RETURNS, qui dépeignait un Batman vieillissant tiré de sa retraite par une société en plein chaos et par ses propres démons intérieurs. Ayant imaginé la fin de Batman, MILLER était désireux et impatient de recréer la naissance du personnage.

Mais il choisit alors d’abandonner son rôle de dessinateur ; il voulait n’adopter ici que la fonction de scénariste. Le collaborateur qu’il choisit fut David MAZZUCCHELLI, venu d’assez fraîche date à la bande dessinée, mais déjà réputé comme l’un des talents les plus extraordinaires du métier. Il possédait une maîtrise totale de la composition, un sens visuel dramatique puissant et un oeil acéré pour les détails cruciaux aptes à donner de la vie à une scène.

MILLER et MAZZUCCHELLI se complétèrent parfaitement. Avec l’aide de la coloriste Richmond LEWIS, elle-même une artiste douée, et du lettreur Todd KLEIN, ils ont produit la version définitive d’une des histoires les plus emblématiques de la culture populaire. Publié à l’origine en quatre parties, BATMAN : ANNÉE UN est présenté ici sous la forme organique initiale que Frank MILLER et David MAZZUCCHELLI avaient imaginée : un roman graphique qui apporte à ce mythe urbain si familier une sensibilité moderne et un sens du récit tout à fait brillant.

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Découvrir Batman Année Un

Enfant, Bruce Wayne a vu ses parents se faire assassiner sous ses yeux. Après un entraînement intensif, il revient à Gotham City pour mener une guerre sans merci contre le crime… mais sa tâche ne sera pas aisée. Face à la corruption des autorités de la ville, à la solde de la pègre, Bruce, sous le déguisement du vigilant Batman, va forger une alliance avec un policier fraîchement arrivé en ville : le lieutenant James Gordon.

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