« Quand j’étais petit, je prenais le bus tous les matins. Et tous les matins, ce bus prenait à gauche, rue Franklin, pour monter la côte raide qui menait à mon école. Et, bien sûr, en début de primaire, il FALLAIT que je présente mon Optimus Prime en guise de quoi-de-neuf ? » Daniel Warren Johnson nous parle de son Transformers !

  • Daniel Warren Johnson nous parle de Transformers

« Quand j’étais petit, je prenais le bus tous les matins. Et tous les matins, ce bus prenait à gauche, rue Franklin, pour monter la côte raide qui menait à mon école. Et, bien sûr, en début de primaire, il FALLAIT que je présente mon Optimus Prime en guise de « quoi-de-neuf ? » Et, bien sûr, je n’ai pas pu m’empêcher de le sortir de mon sac pendant le trajet pour, bien sûr, laisser bêtement tomber ses poings bleus détachables sur le sol métallique du bus alors même qu’on se mettait à gravir la rue Franklin.

Je n’ai pas réussi à les rattraper avant qu’ils ne glissent sous mon siège pour filer droit vers le fond, et une fois arrivé à destination, dans la cohue de la descente des élèves, je n’ai pas eu le temps d’aller les récupérer. J’ai tourné et retourné le problème dans ma tête des milliers de fois : comment pouvais-je récupérer ces mains bleues ? Et, surtout, comment avais-je pu être aussi stupide ? Transformé en robot, il avait vraiment l’air débile, sans ses mains ! Comment il allait faire, pour TENIR SON PISTOLET, hein ? J’étais effondré.

Je revois encore mon grand-père m’amener au Toys “R” Us local pour m’acheter cet Optimus Prime. J’ai compris au premier regard qu’il n’avait rien à voir avec les autres jouets. Même à ce jeune âge, la pureté de ses formes exerçait sur moi un attrait d’un genre unique. Cette esthétique fonctionnelle et dynamique, toute japonaise, qui allait faire partie intégrante de mon langage visuel. Et que j’utilise aujourd’hui encore.

Mon père a toujours fait preuve de vigilance vis-à-vis de la violence dépeinte dans les comics. Il me confisquait systématiquement ceux que m’offraient la famille ou les amis s’ils contenaient trop de bagarres ou de « méchanceté ». Ça partait d’une bonne intention, mais j’avais soif d’avoir des choses qui n’appartiennent qu’à moi, et qui, conformes au comics code de mes parents, auraient leur place au sein du foyer. C’est ce qui m’a poussé à m’intéresser au bac d’anciens numéros des Transformers de Marvel chez Bedrock Comics.

D’un coup, je m’étais trouvé une nouvelle passion. La série télé de la première génération, la G1, me faisait déjà rêver depuis des années, mais sur l’écran, impossible de faire pause, et moi, je voulais DESSINER ces personnages. Or, le format papier m’offrait tout le loisir de les étudier. J’essayais en vain de reproduire les angles secs de la tête d’Optimus, sans leur sacrifier la douceur de sa personnalité et de son âme. Je me disais que si je parvenais à dessiner Optimus, alors je serais capable de dessiner absolument tout. Il s’agissait des premiers pas de mon développement artistique. Une trajectoire qui, de bien des manières, a commencé avec les Transformers.

Je leur dois énormément. Pour être honnête, écrire ce texte me gêne un peu. Il peut arriver bien pire à un gosse que d’égarer les mains d’un jouet rouge et bleu, et il y a des récits bien plus cool sur la naissance précoce d’une vocation artistique. Mais il n’en demeure pas moins une vérité profonde : ces personnages m’accompagnent depuis le tout début. Je ne peux pas l’ignorer, alors à quoi bon essayer ? Le titre Transformers est une célébration de ces sentiments. J’ai mis sur la table le meilleur de moi-même pour nous rappeler l’exultation et le chagrin que nous avons partagés à l’époque. Merci d’être là. » – Daniel Warren Johnson

  • Un style unique !

« Ce que vous voyez là, c’est un exemple parmi tant d’autres de mes nombreux tâtonnements quant à la meilleure façon d’approcher le style G1 si cher à nos cœurs. Les Transformers, surtout ceux de cette première époque, peuvent être TRÈS anguleux, à un point que j’ai souvent trouvé contraignant. Le défi était donc de donner vie à ces robots tout en restant fidèle à l’allure – ma préférée – qu’ils avaient dans le dessin animé. Après des tonnes de croquis et d’expériences, je me suis rendu compte que moins j’étais rigoureux, plus le résultat fonctionnait. Il peut m’arriver d’être un peu trop précieux avec ma ligne, surtout quand je travaille sur des personnages déjà bien établis, et c’est clairement ce qui s’est passé lorsque je me suis attaqué à Optimus et aux autres. Mais je suis convaincu que les lecteurs sentent instinctivement si un dessinateur a pris du plaisir ou non à produire ses pages. Et, au bout du compte, c’est bel et bien censé être un PLAISIR. Dans ce cas, ça impliquait de mettre ma règle de côté, de dégainer mon pinceau baveux et de lâcher prise. Ni remords ni regrets !

Comme toujours, merci à vous pour votre soutien, et j’espère que cette petite présentation vous plaira ! » – Daniel Warren Johnson

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Transformers tome 1

Alors que Spike et son amie Carly arpentent le désert américain pour observer le ciel étoilé, un tremblement de terre gronde soudain sous leurs pieds. Après avoir chuté dans le creux béant d’un canyon à peine formé, ils se retrouvent au coeur d’une épave, celle d’un vaisseau spatial. À son bord, des robots jusque-là inanimés sortent peu à peu de leur léthargie… pour se livrer une guerre sans merci. Au milieu de ce feu nourri, Spike et Carly vont devoir faire un choix : rejoindre le camp des Autobots, ou celui de leurs ennemis, les Decepticons.
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