Black Science Intégrale tome 1 : L’odyssée intergalactique à couper le souffle

Une odyssée intergalactique à couper le souffle ! Découvrez Black Science intégrale tome 1 en librairie.

“JE NE SUIS PAS CERTAIN DE ME SOUVENIR QUAND, PRÉCISÉMENT,
J’AI DÉCOUVERT LE TALENT DE RICK REMENDER.”
- James Robinson

Si ma mémoire ne me fait pas défaut, ça a dû être avec ses séries Sea of Red et Night Mary. J’ai tellement apprécié cette dernière que j’ai toujours en projet de l’adapter au cinéma. Oui, je crois que c’était ça.

Son nom s’est alors imprimé dans mon cerveau et depuis, je me suis empressé de lire tout ce qu’il produisait. Je  me rappelle que son travail sur Punisher m’avait interpellé. La création de son « Franken-Castle » avait provoqué contre lui la fureur du lectorat comics de super-héros (jusqu’à ce qu’il fasse revenir Frank à la normale). Mais la vindicte s’est finalement calmée et les lecteurs en sont venus à admettre l’évidence : la série était excellente.

Mais c’est avec FEAR AGENT, le space opera unique de Rick, que je suis vraiment tombé amoureux de son travail. Heath Hudson le Fear Agent et son monde futuriste évoluaient dans un mélange de science-fiction particulier, imaginé comme seul Rick en est capable, par la subversion subtile de figures classiques. Cela ressemblait à une histoire imaginée pendant l’âge d’or de la S-F, mais totalement mise sens dessus dessous, au point d’en devenir un concept frais et original. Tour à tour légère et drôle, sombre et triste, c’était une série comme aucune autre avant elle.

Rick a également fait des merveilles (et en fait toujours) chez Marvel. Ma série favorite reste Uncanny X-Force. Pour moi, c’est l’une des meilleures sagas Marvel de tous les temps. (Même si j’ai également beaucoup d’affection pour son passage sur Secret Avengers, qu’il a réalisé en compagnie de son complice sur BLACK SCIENCE, Matteo SCALERA.)

Pour tout dire, si Rick est bien constant dans un domaine, en dehors de l’excellence scénaristique, c’est dans l’aspect non conventionnel de son travail, toujours subversif. Il joue avec les poncifs d’un genre et nous surprend invariablement aux entournures. Oh, et il a tendance à tuer beaucoup de personnages.

Je crois qu’aujourd’hui, avec BLACK SCIENCE, on voit Rick tirer vraiment profit de ses anciens travaux.
Pas – j’insiste – de manière auto-référencée ou répétitive, mais plutôt en combinant l’essence et le ton de ses projets précédents pour en faire quelque chose de réellement inédit. Il y a cette narration peu orthodoxe et ses intrigues surprenantes qui envoient le lecteur dans des directions inattendues. Le canevas est très différent de celui de FEAR AGENT, mais c’est tout aussi intrigant et réussi. Ajoutez à cela la dose de fun d’un comic book de super-héros (sans jamais qu’apparaissent de véritables super-héros) et vous commencerez à comprendre  pourquoi j’aime tant la BD que vous tenez entre les mains. BLACK SCIENCE, je tiens à le préciser, est tellement unique en son genre que vous ne serez sûrement pas d’accord avec ce que moi j’en retiens.

Je pense que si on prend cinq, dix ou cent d’entre vous, il y aura autant de ressentis différents que de lecteurs, grâce aux innombrables et incroyables partis pris créatifs de Rick et Matteo, page après page et case après case. Et, bien sûr, je me dois aussi de parler des dessins de Matteo. Son trait sublime rappelle un style de BD plus européen (Matteo étant italien, rien d’étonnant à cela), notamment le coup de crayon de génies de la trempe d’Alberto BRECCIA et Sergio TOPPI.

Son utilisation du noir est astucieuse et intelligente, et il y apporte une touche personnelle explosive très particulière. Comme en plus les couleurs ajoutent de l’essence au dessin incendiaire de Matteo, vous obtenez un comic book aussi beau à regarder qu’excitant et stimulant à lire.

Tout ça pour dire que BLACK SCIENCE est actuellement l’une de mes séries préférées. Si vous avez déjà lu cette histoire à sa parution en version originale, vous allez prendre votre pied à relire d’un bloc ces sidérants premiers épisodes. Si c’est votre premier contact avec Grant McKay et sa famille, là, vous allez littéralement vous éclater.
Attendez-vous à l’inattendu.

James Robinson
San Francisco 2014