Contrairement au premier tome de la série Batman Le Chevalier Noir, le récit précédent, Cycle de Violence n’offrait pas au célèbre héros de Gotham une galerie d’ennemis tout juste échappés d’Arkham, mais la primeur d’un adversaire unique, fourbe et terrifiant : l’Épouvantail.
Le personnage apparaît pour la première fois dans World’s Finest Comics #3, à l’automne 1941, sous la plume et les pinceaux de Bob Kane et Bill Finger. Son alter ego est le psychologue Jonathan Crane, qui par le biais de manipulations psychologiques malsaines et de drogues diverses terrorise ses adversaires jusqu’à l’aliénation. Dissimulé derrière le costume d’un épouvantail, Crane cherche et développe différents gaz capables d’exacerber les peurs profondément enfouies de ses victimes. Il jette d’abord son dévolu sur des enfants, qu’il kidnappe et horrifie avant de les relâcher, totalement traumatisés. Puis, s’attaque au commissaire Gordon, dont les angoissent les plus violentes sont liées à ses enfants : Barbara, sa fille adoptive agressée par le Joker, et son fils James, dangereux sociopathe interné depuis peu. mais il va de soi que sa cible ultime reste Batman, âme tourmentée depuis l’assassinat de ses parents.
Outre affrontement du justicier avec le dément, l’intérêt de cet épisode réside avant tout dans la série de flash-back révélant de lourds secrets sur l’enfance de Jonathan. Si jusqu’à présent les événements fondateurs du personnage n’avaient jamais réellement été dévoilés, on découvre dans cet album les années ponctuées de tortures et d’humiliations endurées par le jeune garçon et infligées par son propre père. Cobaye malgré lui, ses blessures physiques et psychologiques ont peu à peu forgé le criminel dont soufre la ville de Gotham aujourd’hui. Une victime innocente devenue vilain plutôt que héros. Dans les pages qui suivent, c’est au tour de Jervis Tetch, alias le Chapelier Fou, de faire son entrée. apparu pour la première fois dans Batman #49 en 1948 (épisode à découvrir dans Batman antHOLOGIE), la violence de ce redoutable scélérat n’égale que sa folie furieuse. Si Bruce Wayne (actuellement dans une relation compliquée avec une pianiste ukrainienne) pensait avoir affronté le pire, c’était sans compter l’un des fous les plus effroyables de l’asile d’arkham (à lire également dans BATMAN DES OMBRES DANS LA NUITS dans lequel un épisode lui ait dédié).