Si le terme de Suicide Squad a été inventé en 1959 par Bob KANIGHER et le tandem artistique de Ross ANDRU et Mike ESPOSITO pour un quatuor de baroudeurs spécialisé dans les missions risquées, la mouture la plus connue du grand public est apparue en 1987 dans LEGENDS #3 et a été inventée par le scénariste John OSTRANDER sous la supervision éditoriale de Robert GREENBERGER et Mike GOLD.
Le concept de la série, brillant de simplicité, est le suivant : afin de voir leur peine de prison réduite, des super-vilains acceptent de remplir des missions-suicide sous l’égide de l’inflexible Amanda Waller. Durant une soixantaine de numéros, OSTRANDER va ausculter les raisons d’agir de ces criminels, élaborant avec son épouse Kim YALE des intrigues complexes aux retournements de situation fréquents, aux dialogues ciselés, et à la morale toujours ambiguë.
Par là-même, les scénaristes vont également faire de certains membres de la Squad, aussi dépressifs, sociopathes ou psychotiques soient-ils, des personnages complexes et attachants ; Deadshot, Bronze Tiger, le Comte Vertigo, Nightshade ou bien encore une Poison Ivy d’avant sa mise en lumière dans BATMAN LA SÉRIE ANIMÉE connaîtront chacun des moments de bravoure (à lire dans LES ARCHIVES DE LA SUICIDE SQUAD, coll. DC Classiques).
Devenue un élément important de l’Univers DC, la Suicide Squad va se voir adaptée plusieurs fois en série animée (l’épisode « Task Force X » écrit par Darwyn COOKE dans JUSTICE LEAGUE UNLIMITED), film animé (BATMAN : ASSAUT SUR ARKHAM réalisé par Jay OLIVA et Ethan SPAULDING, et SUICIDE SQUAD : LE PRIX DE L’ENFER de Sam LIU) et bien sûr en film live, tout d’abord en 2016 par David AYER puis en 2021 par James GUNN. C’est de cette dernière version que l’album qui suit tire sa distribution : Captain Boomerang (un truand australien), King Shark (le fils d’une humaine et d’un dieu requin), Peacemaker (un super-soldat patriote jusqu’à l’obsession) et bien entendu Harley Quinn, l’ex-petite amie du Joker et star de la série depuis sa relance dans le cadre de la Renaissance DC en 2011.
Mais les auteurs, Simon SPURRIER et Aaron CAMPBELL, ménagent aux lecteurs plusieurs surprises au cours de ce récit : la première d’entre elles est que la Squad cède la vedette à de nouveaux venus, des anonymes qui vont devenir à leur tour les pions d’Amanda Waller dans une partie d’échecs contre un assassin aussi mystérieux que surpuissant.
Tout en reprenant les codes de la série tels qu’élaborés par OSTRANDER, à savoir des meurtres surprenants, le poids oppressant de la fatalité, et un regard en biais sur les super-héros plus traditionnels comme ceux de la Ligue de Justice, SPURRIER et CAMPBELL y ajoutent une dose de surnaturel horrifique, un genre qu’ils ont su parfaitement maîtriser avec la série récente JOHN CONSTANTINE: HELLBLAZER (disponible dans SIMON SPURRIER PRÉSENTE HELLBLAZER, coll. Vertigo Signatures).
Héritier des scénaristes de la vague britannique des années 1980 qui a fait les grandes heures du label Vertigo, Simon SPURRIER n’hésite pas à mêler à la fois introspection mélancolique, dénonciation politique et plongée dans les peurs actuelles. Une manière d’évoquer la crainte d’une apocalypse imminente couplée avec un ressentiment envers les élites corrompues, indifférentes ou dépassées par les événements. Un récit au cours duquel les exploités deviennent à leur tour tortionnaires et où le retour de bâton se fait au centuple, offrant ainsi une toute nouvelle signification au terme « Suicide Squad ».
Découvrez Suicide Squad : Blaze
Un méta-humain avec les pouvoirs de Superman, mais dépourvu de toute humanité, a été lâché sur le monde. Pour stopper ce fléau, Harley Quinn, Peacemaker, Captain Boomerang et King Shark sont missionner pour baby-sitter — et au besoin exécuter — cinq nouvelles recrues mortelles au sein de la Suicide Squad ; cinq créatures sacrifiables nées d’une expérience gouvernementale secrète du nom de Blaze. Ils sont dotés d’incroyables pouvoirs… étonnamment transmissibles. Et quand un membre de l’équipe meurt, les autres deviennent plus puissants. Qu’est-ce qui pourrait mal se passer… ?