Superman le plus grand des héros

Le concept même de super-héros a débuté avec l’Homme d’Acier, ce super-héros qui insuffle l’espoir en chacun !

ALERTE SPOILER : La chronique suivante révèle des détails de l’intrigue de Superman, y compris la fin du film. Nous vous recommandons de ne la lire qu’après avoir vu le film.

Si vous connaissez l’histoire des bandes dessinées, vous savez que le concept même de super-héros a commencé avec l’Homme d’Acier. Il semble donc tout à fait naturel que James Gunn et Peter Safran lancent leur univers avec lui également. Il est à noter qu’ils ont choisi de ne pas commencer par une histoire sur les origines du personnage. L’univers de Superman est un monde où les super-héros existent depuis des siècles et où la civilisation humaine a évolué à leurs côtés.

Ce n’est pas vraiment une idée nouvelle. C’est en gros ce que l’on voit dans les bandes dessinées depuis des décennies. Mais on parle rarement de ce que cela signifie : quel serait l’impact sur la société de la coexistence entre les humains et une minorité, certes petite mais non négligeable, de super-héros ?

Un sociologue pourrait s’amuser à explorer cette question particulière. Dans le film, nous apprenons dès le début que les super-héros existent sur Terre depuis 300 ans et que Superman est en activité depuis trois ans. La Justice League n’existe pas encore, mais une première version, la Justice Gang, existe déjà. Au cours du film, nous voyons au moins dix super-héros et super-vilains agir au grand jour. Cependant, nous savons qu’il y en a beaucoup d’autres (nous en avons déjà rencontré certains). L’univers de Superman n’est peut-être pas encore celui de DC Comics tel que nous le connaissons aujourd’hui, mais il est clair que nous nous dirigeons dans cette direction.

Cela signifie que le monde de Superman peut ressembler beaucoup au nôtre, mais qu’il diffère sur au moins un point assez important. Superman, comme la plupart des super-héros, ne fait partie d’aucun gouvernement ou organe directeur. Il vit peut-être aux États-Unis, mais il ne représente pas ce pays. En fait, nous apprenons très tôt qu’il est tout à fait disposé à agir contre ses intérêts.

Dans l’une des meilleures scènes du film, Lois Lane interviewe l‘Homme d’Acier au sujet de sa décision d’intervenir lorsque le pays de Boravia envahit celui de Jarhanpur. Elle lui pose des questions directes, mais très justes, pour savoir s’il a réfléchi aux conséquences de ses actes et à qui il s’est adressé avant de les commettre. Nous apprenons que la Boravie est un allié des États-Unis et, bien que ces derniers n’aient probablement pas soutenu l’invasion du Jarhanpur, la décision de Superman d’y mettre fin et de menacer le président de la Boravie crée un incident politique et provoque finalement une attaque contre Metropolis par le Marteau de Boravie, un puissant super-vilain.

Superman, bien sûr, ne pense pas que tout cela soit important. Tout ce qui compte pour lui, c’est que des gens allaient mourir à cause de l’invasion de Boravia. C’est exactement ce que nous attendons de l’Homme d’Acier, ainsi que de nombreux super-héros de l’univers DC, mais notre monde n’est pas aussi manichéen.

Mais comme je l’ai dit, l’univers DC n’est pas notre monde. Les actions de Superman et leurs conséquences amènent un certain nombre de personnes à le voir différemment et à se poser le genre de questions que Lois lui a posées, mais c’est vraiment la divulgation par Lex Luthor de l’enregistrement de Jor-El et Lara qui retourne la population contre lui de manière significative. Et bien sûr, les gens finissent par revenir vers Superman après qu’il ait sauvé le monde et qu’ils aient appris que Lex avait conspiré avec Boravia pour envahir Jarhanpur.

Cela nous apprend deux choses. Tout d’abord, et c’est sans doute le plus important, la population fait davantage confiance aux super-héros qu’à ses instances dirigeantes. C’est pourquoi les super-héros peuvent agir en toute indépendance et impunité. Il serait très impopulaire que le gouvernement américain commence à sévir contre les super-héros à la manière d’Amanda Waller, et contrairement à Superman et à la Justice Gang, le président et les membres du Congrès doivent se soucier de leur réélection.

La deuxième chose qui apparaît clairement, c’est que cela va poser problème. Lorsque Boravia tente à nouveau d’envahir Jarhanpur, les super-héros du monde entier interviennent de manière encore plus ferme que la première fois. Et ce n’est pas Superman qui le fait, mais la Justice Gang, qui avait catégoriquement refusé de s’impliquer lorsque Lois leur avait demandé leur aide plus tôt dans le film. Si Guy Gardner, Hawkgirl et Mr. Terrific essayaient au départ de ne pas faire de vagues, à la fin du film, ils ont décidé qu’il était plus important de faire ce qui était juste.

En d’autres termes, le point de vue de Superman sur l’implication et la possibilité d’aller à l’encontre des intérêts du gouvernement se répand. C’est ce à quoi le film fait allusion à la fin lorsque le général Mori dit à Rick Flag, Sr. que c’est une bonne chose qu’il ne s’inquiète pas pour les super-héros, car c’est désormais essentiellement leur monde.

Alors, à quoi ressemble vraiment la vie dans un univers partagé où un équilibre précaire entre les dirigeants élus et les puissants métahumains indépendants doit coexister ? Nous le découvrirons dans les prochains films et séries télévisées. Après tout, Superman n’est que le premier chapitre. Comme Mori l’a laissé entendre, c’est leur monde… mais c’est notre nouveau DCU.

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