J’adore dessiner l’horreur. Ce sentiment d’avoir achevé une planche tout en sachant qu’elle affectera profondément le lecteur constitue l’une des expériences les plus gratifiantes que l’on puisse ressentir lorsque l’on crée une bande dessinée. Michael Walsh revient sur la création de sa BD Frankenstein !
Je suis un grand consommateur d’épouvante : folklorique, psychologique, gothique, lovecraftienne… toutes les facettes angoissantes et glauques du genre horrifique titillent mon esprit dérangé de la plus agréable et mystérieuse des manières.
Parmi toutes ces catégories, j’ai toujours eu une préférence pour le body horror – ou horreur corporelle. L’un des tous premiers exemples du genre en fiction, Frankenstein, figure depuis longtemps au rang de mes films et romans préférés.
Cela faisait un bout de temps que je voulais trouver le moment adéquat pour en faire une adaptation bien à moi. Mais quand Alex ANTONE m’a contacté pour me proposer cette BD… j’ai n’ai eu d’autre choix que de décliner. J’étais déjà surbooké et il n’y avait pas de place dans mon planning pour un autre projet d’envergure. J’ai passé des nuits à me retourner dans mon lit, à réfléchir à une façon de réadapter ce personnage iconique des Universal Monsters.
Le projet conflictuel étant tombé à l’eau, j’ai aussitôt rappelé Alex, priant et espérant qu’il n’ait pas confié FRANKENSTEIN à quelqu’un d’autre.
Par miracle, il était encore disponible, carcasse sans âme qui n’attendait plus que je lui insuffle la vie.
En ce qui concerne mon approche, j’ai pris tous les aspects du film original prisés par le spectateur et j’y ai apporté ma propre déformation narrative. J’ai introduit de nouveaux personnages, thèmes et décors, tout en mettant en valeur ces grandes scènes emblématiques qui ont fait grand bruit en 1931. Cette histoire est celle de tous les petits morceaux dont est composé le monstre. Pas seulement le cerveau, les mains, le cœur et les yeux, mais le chagrin, la rancœur, la mélancolie… et aussi l’amour, parfois.
J’espère que vous apprécierez cette toute nouvelle version de Frankenstein. L’horreur ne fait que commencer.
– Michael WALSH

Frankenstein
Avant de donner vie à sa créature, le docteur Henry Frankenstein a profané bien des tombes, exhumé bien des cadavres, rassemblé bien des membres. De ces dépouilles est né un nouvel être, mais celui-ci est-il véritablement nouveau ? Se pourrait-il que ces jambes, ces bras, ces mains se souviennent de leur ancien propriétaire, des individus qui ont, sans le vouloir, contribué à la création du monstre de Frankenstein ?