Qui est Yasuké ? Samouraï emblématique de l’histoire du Japon, dont la figure est très largement reprise dans la pop culture ces derniers temps. Hitomi est celle qui a fait un humain de Yasuke, mais qui est vraiment ce personnage historique ? H.S. Tak nous en dit plus.

« Son histoire est très ancienne, à tel point que les archives à son sujet sont rares. On ne connaît ni son lieu de naissance ni le nom que son père et sa mère lui ont donné. Tout ce que l’on sait de lui, c’est que l’histoire le mentionne dès lors qu’il pose un pied sur le rivage de Kyoto, jusqu’aux derniers jours du Seigneur Nobunaga.

Yasuke se trouve alors à ses côtés, parmi ses plus proches conseillers, encerclé par ses ennemis au même titre que son entourage. Mais si la disparition de Nobunaga et ses alliés a marqué l’histoire du Japon, le destin de Yasuke, lui, a curieusement été omis. Aucune évocation de sa mort, pas même une indication de ce qui lui est arrivé – le plus probable étant que les Japonais de l’époque ne l’aient jamais considéré comme un vrai samouraï ni comme leur égal, si bien qu’ils n’auront pas ressenti la nécessité de relater sa mort.

Asservi dès l’enfance, il n’aurait pas dû vivre plus de quinze ans, à cette époque. Mais il résiste à l’esclavage, vogue vers de nombreuses terres et se familiarise avec plusieurs langues. C’est d’ailleurs sans doute à ce talent qu’il a pour l’apprentissage linguistique qu’il doit sa survie, car, plutôt que de l’épuiser au travail, le prêtre jésuite qui en fait l’acquisition ne manque pas de percevoir l’intelligence du jeune homme et décide de le prendre sous son aile pour parfaire son éducation. Yasuke survit au Portugal en apprenant à parler le portugais, puis au Japon quand il apprend à parler le japonais. Lorsque Nobunaga le ramène à sa cour, c’est pour le présenter comme une attraction, à l’image de la femme à barbe ou de l’homme-loup. Un homme noir au Japon, là où jamais personne n’en a jamais vu.

Mais le quotidien de Nobunaga est celui d’un homme de guerre, car le seigneur aspire au shogunat. N’oublions pas que le jeune Yasuke a, une grande partie de sa vie, suivi les Jésuites dans leurs voyages. Or, les Jésuites sèment la discorde et le sang sur leur chemin.

Ainsi, lorsque Yasuke atteint la ville de Kyoto, le jeune homme a probablement déjà assisté et participé à tant de batailles qu’il sait conseiller le seigneur en matière de stratégie et de technologie étrangère, et c’est en cela qu’il pique son intérêt. Cet individu noir venu de si loin n’a rien d’une bête de foire. C’est un brillant élève, un penseur et un stratège habile. Nobunaga décide alors d’inviter Yasuke dans son cercle intérieur et le sacre samouraï à titre honorifique.

Restait à savoir comment raconter l’histoire de cet homme. L’exercice m’a donné l’impression de dessiner un panorama sur un grain de sable. Représentez-vous sa vie une fois encore. Le voilà, auprès de son seigneur, dans l’enceinte de leur forteresse, assaillie par l’ennemi, qui approche. Nobunaga intime un dernier ordre à son entourage : commettre le seppuku. Mais rien n’impose le code à Yasuke. Imaginons qu’il soit parvenu à échapper à l’envahisseur pour vivre ses derniers jours dans la campagne du Japon. Comment conter l’histoire de cet homme tout en séparant le héros de sa légende ? J’ai choisi de le faire à travers le regard de l’une de ses ennemis – Hitomi – une jeune orpheline, dont la famille a succombé au fil de sa lame. » – H.S. Tak

hitomi

Hitomi

Dans le Japon de l’ère féodale, Hitomi, une jeune vagabonde qui a vu sa famille décimée par un mystérieux samouraï noir, s’engage sur le chemin de la vengeance. Parcourant le pays sans relâche dans l’espoir de devenir à son tour samouraï, elle se rend vite compte que dans une société enracinée dans la discrimination et la violence, elle ne pourra compter que sur elle-même – et son sabre – pour arriver à ses fins.
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