Préambule indispensable à la saga La Cour des Hiboux, Scott Snyder présente Batman pose les bases de la créations de Gotham City. Découvrez comment la ville du Chevalier Noir s’est forgée dans un tome où Gotham est aussi importante que le personnage de Batman. A lire avant la parution d’Absolute Batman en juin !

Bien que fictive, Gotham City fait partie de ces lieux qui résonne en chaque personne. Son atmosphère, son architecture et ses habitants font partie de l’imaginaire collectif. Si l’image de la ville est intrinsèquement liée à celle de Batman, Gotham apparaît pourtant comme un personnage identifiable, qui évolue en fonction des auteurs qui la bâtissent.

Gotham City est souvent représentée comme un être vivant reflétant l’évolution des grandes villes américaines avec des éléments-clés issus de l’urbanisation des États-Unis tels que l’apparition des gratte-ciels, des tours d’immeubles ou encore des transports publics. L’esthétique de la ville est largement influencée par des villes comme Chicago, Las Vegas et bien sûr New-York (« Gotham City » étant d’ailleurs une référence à l’un des surnoms de la ville, popularisé par l’écrivain Washington IRVING, auteur de la nouvelle La Légende de Sleepy Hollow).

Les éléments architecturaux de Gotham City sont aussi bien marqués par l’effervescence de prospérité du boom économique d’après-guerre avec des théâtres, des enseignes lumineuses et des musées, que par les périodes de déclin des années 1970, où les crises économiques initiées par les chocs pétroliers plongent les habitants des milieux urbains dans la violence et la misère sociale.

On retrouve aussi une ambiance de film et roman noir à Gotham City, où la nuit est décrite comme un fauve sauvage et où les histoires les plus sordides croisent celles d’anonymes ordinaires et des forces de l’ordre gangrénées par la corruption. Cette itération de la ville trouvera son apogée dans les années 1980, avec la sortie de THE DARK KNIGHT RETURNS de Frank MILLER en 1986 et du film Batmande Tim BURTON en 1989, le style néo-gothique devenant ainsi la référence visuelle et narrative pour toute une génération de fans.

Comme Batman, Gotham City possède plusieurs visages et de nombreux secrets, notamment pour qui s’intéresse à sa fondation. Bon nombre d’artistes ont choisi de développer l’idée d’une cité maudite depuis des décennies, où le chaos total peut apparaître à n’importe quel moment. L’un des premiers à embrasser cette vision de la ville est Alan MOORE qui en 1986, dans Swamp Thing #53 (à découvrir dans ALAN MOORE PRÉSENTE SWAMP THING, Coll. VERTIGO SIGNATURES), dévoile le passé de la cité fondée par un mercenaire norvégien, associant définitivement l’origine de la ville à des cultes sectaires et des groupes occultes.

Par la suite, en 1990, Peter MILLIGAN écrit le récit Sombre Chevalier, Sombre Cité (« Dark Night, Dark City » dans Batman #452) et décrit un rite satanique ayant eu lieu en 1764, alors que Gotham est un hameau encore balbutiant. Cette cérémonie païenne invoqua l’esprit de Barbatos, une entité chauve-souris démoniaque qui, comme nous le révèle plus tard le scénariste Grant MORRISON (à lire dans GRANT MORRISON PRÉSENTE BATMAN INTÉGRALE, Coll. DC SIGNATURES), a depuis l’aube des temps préparé l’arrivée du justicier Batman.

Quant à Scott SNYDER, l’auteur choisit de développer la période des années 1800, qui est celle où la ville telle que nous la connaissons aujourd’hui fut bâtie. En reprenant le personnage de Cyrus Pinkney, issu du crossover The Destroyer de 1992 (qui s’étend sur trois numéros : Batman #474, Legends of the Dark Knight #27 et Detective Comics #641), supervisé par Denny O’NEIL, et celui de Alan Wayne, créé dans le Batman Secret Files and Origins #1 de 1997, SNYDER se fait l’écho de toute cette génération d’auteurs qui ont étoffé le passé de Gotham pour mieux construire son présent.

Dans Les Portes de Gotham, il décrit aux côtés de Kyle HIGGINS et Trevor McCARTHY, l’influence des familles fondatrices dans la modernisation de Gotham. Le récit propose de révéler les secrets entourant la construction de la ville et la manière dont les Wayne, les Kane, les Elliot et les Cobblepot ont pesé sur les décisions des architectes tels que Bradley & Nicholas Gate et Cyrus Pinkney. Ce principe d’une Gotham City utilisée comme un terrain de jeu par les riches et les puissants de l’élite sociale sera réutilisé par SNYDER lors de son arrivée aux manettes de la série BATMAN en 2011, avec le dessinateur Greg CAPULLO. Dans LA COUR DES HIBOUX, on découvre alors l’influence d’une cabale secrète de puissantes familles gothamienne qui ont influencé l’évolution de la ville dans l’ombre pour servir leurs sinistres intérêts.

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Scott Snyder présente Batman, tome 0
Avant d’écrire la série régulière Batman durant l’ère de la Renaissance DC, Scott SNYDER débuta son travail sur le Chevalier Noir au travers de deux récits fondateurs. Le premier, SOMBRE REFLET, est un thriller angoissant empreint de références aux récits essentiels de la mythologie de Batman tandis que le deuxième, LES PORTES DE GOTHAM, est une plongée hallucinée dans les origines de la ville et des familles qui l’ont construite.

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