En 1976, Steve ENGLEHART est l’un des scénaristes les plus  importants de l’éditeur Marvel : son travail sur Captain  America, Dr Strange ou bien Avengers, lui a valu un succès  public et critique conséquent. Il est l’un des premiers  noms que Jenette KAHN, nouvellement nommée à la tête  de DC Comics, désire récupérer pour animer ses revues.  ENGLEHART, à l’époque, songe à se retirer des comics.  Il accepte néanmoins d’écrire pendant un an les épisodes  de deux titres mythiques de la firme : JUSTICE LEAGUE  OF AMERICA et DETECTIVE COMICS.

Dans les deux cas,  ENGLEHART va intégrer à ses épisodes des éléments de  continuité et ses deux passages vont ainsi devenir des  arcs narratifs développant des intrigues et sous-intrigues,  permettant étoffer la psychologie de ses personnages.

C’est une première pour DC Comics, plus habituée aux  épisodes uniques voire aux histoires en deux parties. Mais l’époque est au changement, et dans le même temps,  le magazine BATMAN – également sous la houlette du  responsable éditorial Julius SCHWARTZ — verra lui aussi  une histoire à suivre, écrite par David Vern REED, et contant  « la mort de Batman ». Pour les épisodes écrits par ENGLEHART, on peut parler,  au contraire, d’une renaissance, tant le travail accompli  permet d’examiner la psyché de Bruce Wayne, tout en prenant  en compte les quarante ans d’histoires du personnage.  C’est un justicier plus mûr, redevenu hors-la-loi par ordre  des autorités corrompues de Gotham, qui s’interroge sur  son destin et la possibilité de faire entrer dans sa vie Silver  St. Cloud, sa nouvelle petite amie, qui, à la différence de  Catwoman, n’a pas de lien avec son côté aventureux. Silver  reste aujourd’hui un des éléments qui ont permis aux fans  de qualifier cette période de « Batman définitif », et qui  inspirera, entre autres, la Vicki Vale du premier BATMAN de  Tim BURTON en 1989. Débuté par Walter SIMONSON, l’arc  entrera dans la légende grâce à Marshall ROGERS, jeune dessinateur au talent de designer et à l’ingéniosité narrative  indéniables.

Le tandem artistique de Marshall ROGERS et Terry AUSTIN renouera avec Steve ENGLEHART pour une deuxième mini-série, dans les années 2000 : six épisodes qui voient le retour de Silver et de sa version psychotique du Joker. Mais c’est également l’occasion pour le scénariste d’utiliser d’autres figures du bestiaire criminel : après le Professeur Strange, Deadshot et le Pingouin, c’est au tour de Double-Face, de l’Épouvantail et du méconnu Dr Double-X de venir défier l’implacable justicier.

Steve ENGLEHART a ainsi eu à coeur d’offrir une version synthétisant toutes les facettes du héros, n’hésitant pas à prendre acte des nouvelles origines qui lui ont été offertes par Frank MILLER et David MAZZUCCHELLI dans BATMAN ANNÉE UN (coll. DC Essentiels).

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