Superman, Batman, Wonder Woman, Flash, Green Lantern… les nombreux super-héros de l’univers DC ont, depuis leur création, partagé des aventures communes, tout d’abord dans les pages d’ALL-STAR COMICS, au sein de la Société de Justice, puis dans celles des séries WORLD’S FINEST (qui associait Superman et Batman), JUSTICE LEAGUE OF AMERICA (la célèbre Ligue de Justice) ou THE BRAVE AND THE BOLD (où se succédaient différents tandems de héros). Au fil du temps et des évolutions éditoriales, ces récits d’alliances entre héros et vilains se sont faits plus riches et plus complexes, aboutissant à la création d’un véritable « univers DC » avec ses cités imaginaires, ses planètes extraterrestres et, surtout, son histoire, rythmée par les Crises que surmontèrent de concert l’ensemble de ces personnages. En 2005, les scénaristes Geoff JOHNS, Judd WINICK, Greg RUCKA, Gail SIMONE, Dave GIBBONS et Bill WILLINGHAM sont réunis sous la supervision éditoriale de Dan Didio pour élaborer une vaste saga qui durera un an, se déroulera en plusieurs mini-séries et récits complets, et touchera l’ensemble des titres de la maison d’édition. Le récit, foisonnant, démarre le plus simplement du monde, par l’enquête d’un super-héros de second plan, Ted Kord dit Blue Beetle, qui découvre une machination visant la population surhumaine de la planète. Dans ce premier chapitre, narré en « compte à rebours », le lecteur explore, via l’enquête de Beetle, les méandres de l’univers DC : des bas-fonds des villes où se terrent les mystiques ou autres super-vilains, aux planètes lointaines où des armées de différents mondes se livrent une guerre sans merci.
Le fond de l’intrigue reste néanmoins résolument humain, et une révélation dramatique va déclencher une prise de conscience au sein de la trinité héroïque de Superman, Batman et Wonder Woman.
Ces trois héros vont se retrouver face à leurs contradictions : la puissance de Superman, le code d’honneur de Wonder Woman et l’esprit stratégique de Batman se retournant contre eux pour devenir des armes aux mains d’ennemis mystérieux. Les auteurs vont ainsi puiser dans l’histoire « post-Crisis » de DC Comics (après 1986 et la refonte de leur univers) les bases du confit qui va les animer. Les visions de Superman évoquent ainsi ses ennemis passés mais également son plus grand échec : quand il dut se résoudre à tuer trois Kryptoniens renégats d’une dimension parallèle. Wonder Woman, elle, garde tout son calme quand elle s’oppose à l’Homme d’Acier, mais cette confiance en soi inébranlable, héritage de son éducation amazone, la fera franchir une limite de façon irréversible. Quant à Batman, sa méfiance persistante envers ses équipiers va le conduire à l’irréparable, mettant en danger la vie même de ceux qu’il aime.
Enfin, la Ligue de Justice elle-même va devoir assumer ses exactions passées : le lavage de cerveau du Dr Light et d’autres super-vilains, suite à l’agression de leurs amie, Sue Dibny (voir JUSTICE LEAGUE – CRISE D’IDENTITÉ, coll. DC Classiques).
Ce sont les doutes et les faiblesses de ces surhommes trop humains qui vont constituer le principal moteur de ces cinq tomes. Au terme de ceux-ci, les héros et leur univers se verront modifiés à jamais…