Wonder Woman & Harley Quinn, un duo aussi improbable que touchant ! Découvrez comment est née la toute première création DC x Urban Comics avec Sylvain RUNBERG (Millenium, Capitaine Flam) et Miki MONTLLO (Witcher, Warship Jolly Roger) !
Quand avez-vous rencontré ces personnages pour la première fois ? Et quelle est votre version préférée ?
SYLVAIN RUNBERG : Mon premier souvenir avec Wonder Woman n’est pas une version comics mais la série TV des années 1970 avec la fantastique Lynda CARTER dans le rôle de Diana. Pour Harley Quinn, évidemment, la série animée des années 1990. Graphiquement, je préfère celles de Miki bien entendu, pour les deux ! Pour le traitement des personnages, j’aime bien ce qu’a fait Brian AZZARELLO avec Wonder Woman, pour Harley Quinn, l’histoire de Sean MURPHY et Katana COLLINS était intéressante (Batman White Knight : Harley Quinn).
MIKI MONTLLÓ : J’ai moi aussi des souvenirs d’enfance de Lynda CARTER lorsque je regardais les rediffusions dans les années 1990. Pour Harley Quinn, je l’ai sans doute connue par le dessin animé de Bruce TIMM. J’ai beaucoup aimé le travail récent de Dan MORA sur le personnage. Pour Harley Quinn, là encore, je citerai Bruce TIMM.
D’où viennent le point de départ du projet et le souhait d’associer les deux personnages ?
S.R. : Tout simplement parce qu’Harley Quinn et Wonder Woman font partie de mes personnages préférés de l’univers DC. Diana parce qu’elle est la première et la plus emblématique des personnages féminins de cet univers, elle représente depuis le début une force, une stabilité, une certaine incarnation d’un féminisme aussi puissant qu’évident. Harley Quinn est justement très complémentaire car en apparence très différente de Wonder Woman, violente, instable, imprévisible mais en fin de compte elle cherche aussi à gagner son indépendance, à faire valoir ses droits. Forcément, c’était pour moi une évidence de les associer dans ce récit inédit.
Pourquoi avoir relié l’intrigue aux origines de Wonder Woman ?
S.R. : J’ai une formation d’historien, et je me suis posé la question de la place des enfants dans cette société matriarcale et guerrière. L’histoire a souvent été façonnée par les hommes – et je parle là des historiens – et j’avais envie d’imaginer ce qui aurait pu donner naissance à une société dirigée par des femmes et où la parentalité – mise à part celle d’Hippolyte, la propre mère de Diana – était de facto écartée. Évidemment, les hommes ont leur part de responsabilité dans cette situation, et pas qu’un peu, comme vont le découvrir Diana et les autres Amazones.
Quel regard portes-tu sur le personnage d’Harley Quinn ?
S.R. : J’ai beaucoup d’affection pour Harleen Frances Quinzel. Un personnage complexe, torturé, qui a connu de nombreuses phases difficiles dans sa vie, à la fois victime et coupable, un cynisme communicatif et qui ici décide de reprendre sa vie en main, d’être en position de choisir ce qu’elle peut devenir et ce qu’elle peut faire de sa vie. Et pour cela, elle va devoir passer un cap qu’elle pensait insurmontable : oser demander de l’aide à celle qu’elle pense la plus à même de l’aider à remonter la pente, Wonder Woman.
La narration des récits franco-belges et celle des comics est-elle différente ? Sur quels aspects te concentres-tu ? Qu’as-tu appris sur ce projet sur le plan de l’écriture ?
S.R. : Oui, la narration est différente ou du moins, elle l’était quand étant enfant et adolescent, je lisais tout aussi bien des comics (avec les magazines Strange, Spidey, Nova, Titans puis plus tard Judge Dredd, Marshall Law, les Batman de Frank MILLER puis de Grant MORRISON et Dave McKEAN) que de la bande dessinée franco-belge et plus tard Akira et d’autres mangas. Donc ces trois narrations sont pour moi assez naturelles, je pense les avoir intégrées assez tôt en tant que scénariste, et je fais partie de cette génération d’auteur.ices qui peut être à l’aise avec les trois. Et je pense que ça se ressent dans ce que j’écris, évidemment quand il s’agit de comics ou de mangas mais aussi en franco-belge.
Tu questionnes beaucoup de sujets sociétaux dans cet album : le féminisme, le changement climatique, la sécurité et la tradition face à la modernité… est-il important pour toi de regarder en face la société dans laquelle tu vis, dans la grande tradition du comics depuis ses débuts ?
S.R. : Comme je le disais, j’ai une formation d’historien, et plus précisément d’histoire politique contemporaine. Depuis mes débuts en scénario, il y a plus de 20 ans, j’ai toujours intégré des sujets sociétaux ou politiques en arrière-plan – ou en avant plan – de mes projets, que ça soit du polar, de la SF, du surnaturel, de l’horreur, de l’historique, sans parler des récits qui sont ouvertement politiques. L’essentiel pour moi reste de faire une bonne histoire, qui va entrainer le lectorat dans le récit, pas de faire passer un message. Mais si pendant et après la lecture, cela peut entrainer des interrogations, une curiosité, des envies d’en savoir plus sur un sujet politique ou sociétal, c’est un plus appréciable pour l’auteur que je suis.
Pourquoi était-il important pour toi que le chaos qui entoure le personnage d’Harley Quinn vienne chambouler la société très rigide des Amazones, et penses-tu qu’on a besoin d’un peu plus de chaos dans nos vies pour faire bouger les choses ?
S.R. : Forcément, Harley Quinn et son passé de criminelle de premier plan et ex-compagne du Joker, cela ne pouvait que créer des remous, des tensions, des interrogations et des refus aussi dans la société de Themyscira. Wonder Woman sera aux avant-postes pour donner sa chance à Harley, en opposition avec sa reine de mère et Diana prendra de gros risques en le faisant. Mais elle restera fidèle à ses valeurs, ses convictions, basées sur la justice et l’empathie. Le chaos, je dirai que c’est ce qui arrive quand le dialogue et l’empathie sont justement en échec, c’est rarement très positif, en tout cas durant son éruption. L’inattendu, la surprise, la nouveauté, en revanche, oui, ça peut faire bouger les choses dans le bon sens.
Miki, est-ce que tu as changé certains aspects de ta narration ou de ton découpage pour ce récit qui utilise des personnages de comic-books ?
M.M. : Oui, car la plupart de mes travaux précédents étaient inscrits dans l’industrie de la bande dessinée franco-belge. Je voulais me concentrer cette fois-ci sur les personnages et livrer des scènes d’action dans la veine spectaculaire des comics américains. Je pense que le résultat est un peu une sorte d’hybride des deux styles.
Comment as-tu eu cette idée pour ta première illustration dans laquelle Harley et Diana se font face et qui a donné lieu à la couverture régulière de cet album ?
M.M. : J’ai essayé de montrer dès le départ, de la façon la plus simple et efficace possible, la différence de personnalités entre ces deux protagonistes. Diana se tient ici solide comme un roc et son regard est intense mais pourtant également tendre. Harley, elle, est plus taquine. Elle a un air de défi et scrute Diana pour trouver en elle un signe de faiblesse.

Wonder Woman / Harley Quinn : La Souffrance et le Don NOUVEAUTE
La sérénité de l’île de Themyscira est compromise. Au moment où la cohésion des Amazones est mise à l’épreuve par la grossesse de l’une des leurs, elles doivent également faire face à une requête pour le moins surprenante : Harley Quinn, ex-compagne du sinistre Joker, craint pour sa vie et demande asile et protection auprès des soeurs guerrières. La sororité survivra-t-elle à cette double crise ? Et quel sera le rôle de Wonder Woman dans sa résolution ?

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