Superman lutte pour la vérité et la justice depuis plus de 80 ans ! Retrouvez l’Homme d’Acier et célébrez le Superman Day le 18 avril en librairie.

Qui se bat pour la vérité ? C’est le principe premier, suivi par la justice, dans le manifeste de la « bataille sans fin » que mène Superman depuis huit décennies déjà. Qu’importe les récits, l’Homme d’Acier cherchera toujours à faire le bien.

La vérité et la justice seront toujours les idéaux guidant la vie de Kal-El, exilé sur Terre. En fait, ce sont les seules valeurs qu’on retienne du credo de Superman, extirpé des pages des bandes années de l’Âge d’Or et adapté pour le feuilleton radiophonique The Adventures of Superman, diffusé sur les ondes de 1940 à 1951. Et « le rêve américain », sera ajouté, avec un sens évident de la stratégie, quand Superman fera ses débuts à la télévision en 1952, à une période où sévit la « peur des rouges ». Encore aujourd’hui, la vérité, la justice, et bien entendu « le rêve américain » ou l’idéal humain, sont les mots que nous avons tendance à formuler quand il s’agit de définir ce que Superman représente.

Pourtant, dans son rôle de héros divin envoyé parmi les humains, Superman a toujours été plus attaché à la dispense de la justice qu’à la défense de la vérité. Il traque et attrape les méchants, les escrocs et les malfaiteurs en tout genre, terriens ou extraterrestres, venant d’une autre dimension ou relevant de l’inexplicable, et défend un code résolument strict définissant le bien et le mal. S’il contourne parfois les subtilités de la loi, c’est toujours dans le but de redresser des torts. Il sert la justice, en accord ou non avec le système judiciaire.

Dans les premiers numéros d’ACTION COMICS puis de SUPERMAN, les co-créateurs, Jerry SIEGEL et Joe SHUSTER, démontrent avec clarté que les deux aspects de leur personnage sont également héroïques. Le métier de journaliste est un moteur pour les intrigues, et le sera également dans le feuilleton radiophonique, dans les serials, dans la série télévisée avec George REEVES et, plus tard, dans de nombreux épisodes de Lois & Clark. Ainsi que de nombreuses versions des origines de Superman l’expliquent, Clark choisit cette profession car il y voit le moyen de faciliter son autre boulot, celui de super-héros.

« J’ai trouvé ! », comprend-il dans une bulle de pensée. « Je vais devenir journaliste dans le plus grand quotidien de Metropolis ! Ainsi, je pourrai enquêter sur les criminels sans qu’ils se doutent que je suis en réalité Superman ! » Dans une autre version, il réfléchit : « En tant que journaliste, je serai le premier au courant des crimes et des désastres. » Que le héros, et ses créateurs avec lui, estiment qu’une bonne manière d’interroger et une solide prise de notes sont plus utiles qu’une vision à rayons X, télescopique ou microscopique, une super-ouïe, une super-vitesse ou le pouvoir de voler, voilà qui témoigne du caractère merveilleux que revêtaient les méthodes du journalisme à l’époque.

En réalité, Clark Kent n’a jamais fait la démonstration de ses talents de journaliste dans les pages des bandes dessinées, à l’exception de sa vitesse de frappe à la machine à écrire. Les choses changent avec la relance du personnage par John BYRNE au milieu des années 1980. Son Kent n’est pas seulement le lauréat d’un Prix Pulitzer mais également l’auteur de deux romans à succès, The Janus Contract et Under a Yellow Sun. Jusque-là, les traits de Clark n’étaient ni la persévérance, ni les ressources, ni la dextérité intellectuelle caractérisant les grands journalistes, mais plutôt une certaine couardise, une maladresse chronique, une inadaptation sociale et une faiblesse physique. Là où un journaliste efficace se doit de rester debout face aux forces de l’oppression, Clark avait pour habitude de se cacher, de s’enfuir ou de s’évanouir. Une bande dessinée retraçant son parcours le montre, notamment au moment de l’obtention de ses diplômes à l’Université de Metropolis, glisser et tomber sous les yeux de l’assistance.

Les lecteurs savent tous que ce comportement de gaffeur fait partie du « déguisement de Clark Kent », une ruse visant à protéger son identité secrète. Cela a longtemps fonctionné, avec la complicité bienveillante des lecteurs mais également des habitants de Metropolis, car cette caractérisation n’était pas si éloignée du portrait des gens de presse écrite dans l’imaginaire populaire. Films et magazines avaient déjà véhiculé l’image de journalistes lâches et alcooliques, qui remuent la boue et font preuve d’une intégrité douteuse et d’une certaine corruption. Clark Kent, maladroit et bancal, correspond à cette image du journaliste sans tripes tel qu’on en voit dans Monsieur Smith au Sénat (1939) ou L’Homme de la rue (1941), deux films de Frank CAPRA.

Et quand les responsables éditoriaux de DC le mutent à la télévision, dans une tentative de moderniser le personnage pour les années 1970, son caractère « timide » fait que Clark une fois de plus n’est pas à sa place. Un épisode en particulier se lance dans des contorsions incroyables concernant cette mutation, à l’occasion d’une histoire intitulée « The Man in the Public Eye ». Dans le cadre de sa mutation, Clark est passé d’une Planet à une Galaxy. À la tête de la compagnie produisant les émissions, Galaxy Communications, Morgan Edge convoque Clark dans son bureau : « Il n’y a aucune étincelle dans votre bulletin, Kent ! », aboie-t-il. « Vous avez le charisme d’une huître ! »

Le véritable journaliste dans la rédaction du Daily Planet, excellant dans son travail, est déjà une vedette de la profession quand Clark Kent est engagé : il s’agit de Lois Lane. Sans peur, déterminée à obtenir ses informations à tout prix, elle tient la première place et occupe de nombreuses manchettes d’ordinaire consacrées aux exploits de Superman. Et quand elle se vante de l’énième scoop qui s’étale en première page, Clark lui répond, suppliant : « Je vous en prie, n’en rajoutez pas ! Le patron m’a déjà dit de me réveiller… ou de chercher un autre boulot ! » Lois se tourne vers lui et lui rétorque : « Je suis désolée ! Je m’en veux de vous faire passer pour un idiot… mais si c’est ce que vous êtes, qu’y puis-je ? »

Lois, contrairement à Clark, n’a aucune raison d’attendre de sa part qu’il soit trop faible pour faire son travail. Mais elle est journaliste, et son devoir, c’est la vérité.

David Hajdu


Découvrir Superman for All Seasons
Smallville, Kansas. Le jeune Clark, élevé par Jonathan et Martha Kent, ses parents adoptifs, découvre en grandissant qu’il possède des capacités hors du commun. Après avoir sauvé un habitant d’une tornade, il découvre qu’il vole, qu’il dispose d’une force surhumaine, et de sens extrêmement développés. Le temps passe, Clark finit de prendre son envol, pour Metropolis et une future carrière de journaliste, loin de se douter que pour lui, l’histoire ne fait que commencer…
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