Nombre d’ennemis de Batman sont des malfrats, des voleurs ou des monstres. Le Joker ou le Sphinx sont des psychopathes écrasés par leurs obsessions, Black Mask est un chef de gang, Killer Croc est mi-homme, mi-bête. Le Pingouin, au contraire, cache ses activités de criminel sous les atours d’un entrepreneur ayant pignon sur rue : un directeur de boîte de nuit qui fréquente le gotha de Gotham. parmi les adversaires du justicier, l’homme au parapluie est une silhouette inimitable. Le Pingouin fait partie de ces super-vilains qui ont eu le bonheur d’être portés sur le petit et sur le grand écran. Dans la série télévisée de 1966, où Adam WEST et Burt WARD incarnaient Batman et Robin, il est interprété par Burgess MEREDITH. Le Pingouin est le deuxième adversaire de Batman, après le Sphinx et avant le Joker, et il apparaît dans les épisodes 3 et 4 diffusés les 19 et 20 janvier 1966. Des années plus tard, en 1992, il est interprété par Danny DeVITO dans Batman Returns, le deuxième film consacré au Chevalier Noir par Tim BURTON. pingouin

Sur le podium des vilains

C’est sans doute cette consécration au sein d’adaptations populaires qui fait du Pingouin l’un des ennemis de Batman les plus célèbres. Son histoire remonte cependant à décembre 1941. Il fait son apparition dans Detective Comics #58, grâce à Bob KANE et Bill FINGER. Il est présenté comme un voleur de grand chemin, spécialisé dans les braquages spectaculaires. Son premier exploit est de dérober une peinture célèbre. Acoquiné à la pègre, il dirige son propre gang. Il est fait de lui le portrait d’un brigand influent aux manières soignées, et c’est ainsi qu’il traverse les décennies. Ses parapluies gadgets (qui lui permettent de projeter de l’acide ou de s’envoler), ainsi que son obsession pour les oiseaux de toutes sortes, en ont fait un personnage haut en couleur, synonyme d’une certaine excentricité des comic books de super-héros.

Patron responsable

Après Crisis on Infinite Earths, série de Marv WOLFMAN et George PÉREZ qui, en 1986, redéfinit l’univers DC, le Pingouin est désormais représenté comme un homme d’affaires dont les activités de patron de boîte de nuit lui donnent accès au gratin de la société de Gotham. Ses entreprises lui permettent également de blanchir l’argent sale de ses activités illicites. Si le Pingouin est une source d’informations inépuisable pour Batman et ses alliés, c’est également un homme qui mène double jeu. La version qu’en donne Tim  BURTON dans le film Batman Returns en fait un fils d’aristocrate, abandonné par ses parents à cause de son physique ingrat. Cette interprétation influencera de nombreux bédéastes, dont Jeph LOEB et Tim SALE qui font du Pingouin un être en marge de la société, mais à l’éducation pourtant raffinée, notamment dans Long Halloween (1996-1997) et dans Dark Victory (Amère Victoire, 1999-2000). Mais deux auteurs remettront en selle le Pingouin pour en faire une menace digne des années 1990 : Alan GRANT et Norm BREYFOGLE. pingouin Ainsi, dès Detective Comics #610- 611 (janvier-février 1990), le Pingouin simule sa mort et son enterrement pour mieux frapper son adversaire. Et dans la saga «The Penguin Affair» (Batman #448-449 et Detective Comics #615), il se sert de Harold Allnut, un attardé sans domicile mais particulièrement doué en électronique, pour attaquer à nouveau. Bref, en quelques épisodes, le personnage est redevenu un ennemi de poids, malgré sa petite taille.

Famille prestigieuse

Dans le dessin animé diffusé à partir de 1992 et produit par Paul DINI et Bruce TIMM, le Pingouin fait partie des adversaires les plus reconnaissables. Il apparaît dans le treizième épisode et emprunte sa silhouette voûtée et son nez difforme à l’interprétation de Danny DeVITO. En revanche, les scénaristes et les animateurs lui donnent les manières aristocratiques qui ont toujours été de mise dans les comic books. Présent dans les différentes versions animées qui suivront, le Pingouin fera aussi une apparition dans le cartoon The Batman, où il jalouse la place de Bruce Wayne dans la haute société, une place qui, selon lui, lui revient de droit. En effet, Oswald Chesterfield Cobblepot, car tel est son vrai nom, appartient à l’une des plus anciennes familles de Gotham City. Au même titre que la famille Wayne, la famille Cobblepot fait partie de ces lignées qui ont construit la ville et lui ont donné un dynamisme économique évident. Dans l’épisode «The Icy Depths» de The Batman (s03e12), il court après le trésor de son ancêtre Chesterfield Cobblepot. Le passé de la famille d’Oswald, et en particulier la vie de son ancêtre, Theodore Cobblepot, est évoqué dans la mini série Gates of Gotham, que vous pouvez lire dans Batman Saga Hors Série #1.

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