Historiquement, à la fin des années 1930, l’éditeur DC Comics lance les premiers  super-héros : Superman et Batman, suivis par une cohorte de personnages  aux costumes et pouvoirs divers. Parmi eux, on retrouve le bolide Flash,  le justicier à l’anneau Green Lantern et la Princesse Amazone Wonder Woman.  Très vite, il est décidé de les associer dans des aventures communes au sein  d’une équipe inédite : la Société de Justice d’Amérique. Celle-ci va faire les beaux  jours du comic book All Star Comics, de 1940 à 1951. Avec la fin de la Seconde  Guerre mondiale, la popularité des super-héros s’est en effet atténuée,  et ce n’est qu’au milieu des années 1950 que de nouvelles versions sont  élaborées par les équipes artistiques et éditoriales.

Ainsi, dans Showcase #4 de 1956, un nouveau Flash apparaît, suivi d’un  nouveau Green Lantern dans Showcase #22 de 1959. Petit à petit, l’univers DC  se développe et l’idée d’une nouvelle équipe réunissant ses plus grandes stars  s’impose. À compter de The Brave and the Bold #28, de 1960, la Ligue de Justice  d’Amérique fait son apparition. Ses sept membres fondateurs sont Superman,  Batman, Wonder Woman, Flash, Aquaman, Green Lantern et J’onn J’onzz,  le Limier Martien. Peu à peu, ils ouvrent leurs rangs à d’autres vedettes  de la frme : Green Arrow, Atom ou Hawkman.
De plus, en 1961, dans The Flash #123, le Flash de l’Âge d’Argent (les années  1950/60) rencontre son homologue de l’Âge d’Or (les années 1940), en traversant  une dimension parallèle et en atterrissant sur une autre Terre, baptisée Terre 2  (voir DC COMICS ANTHOLOGIE). En 1963, dans The Flash #137, les deux Flash  se rencontrent à nouveau, et libèrent de concert la Société de Justice,  emprisonnée par un vieil ennemi, Vandal Savage, et, la même année, dans  Justice League of America #21 et 22, les lecteurs découvrent la première  aventure commune entre les deux groupes.
De 1963 à 1985, la Ligue de Justice de Terre 1 et la Société de Justice de Terre  2 vont se donner un rendez-vous annuel, permettant notamment d’explorer  d’autres mondes parallèles. C’est ainsi qu’à leur deuxième association dans  Justice League of America #29-30 de 1964, nos héros font la connaissance  du Syndicat du Crime de Terre 3. Ce groupe machiavélique et surpuissant est  constitué de versions maléfques de Superman, Batman, Green Lantern, Flash  et Wonder Woman, à savoir Ultraman – un astronaute dopé à la Kryptonite -,  Owlman – un génie du crime aux pouvoirs télépathiques -, Power Ring –  dont la bague a été confée par un moine bouddhiste -, Johnny Quick –  le bolide de la bande – et l’invincible Superwoman, au lasso magique. Ce quintet va tour à tour vaincre la LDJ, puis la SDJ, en les attirant  sur leur Terre, un monde où les États-Unis ont colonisé la Grande-Bretagne  et où le président John Wilkes Boothe a été assassiné par Abraham LincoLn.

Les auteurs de cette aventure, le scénariste Gardner Fox et le dessinateur Mike  Sekowsky, jouent avec l’idée que l’environnement prédomine sur les capacités :  les héros sont tenus de gagner à domicile, mais de perdre une fois envoyés  dans cet univers inversé.
Avec le récit, intitulé Justice League : Earth 2 ( Justice League: L’autre Terre ) en V.O., Grant Morrison clôt,  avec son partenaire Franck Quitely, son passage influent sur le titre phare de  DC (rebaptisé JLA pour l’occasion) et renoue avec l’idée de la Terre inversée, du  monde miroir et délivrent une fable sur la relativité des concepts de Bien et de  Mal. Habitués à protéger l’humanité des pires catastrophes,  la Ligue de Justice pourra-t-elle la sauver de ses plus bas instincts ?

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