Cet album aurait bien pu n’avoir jamais vu le jour. En effet, pendant longtemps, Grant MORRISON a déclaré en avoir fini de l’écriture de comics mensuels, et a avoué n’avoir jamais été passionné par le personnage d’Hal Jordan. Pourtant, à force de persévérance, le publisher de DC Comics Dan DIDIO a su convaincre le scénariste écossais, lui donnant carte blanche pour l’élaboration des nouvelles aventures de Green Lantern.

Peu de temps après, Liam SHARP a été contacté pour dessiner cette même série, qui se déroule sur douze épisodes. Le tandem ainsi formé a établi de suite une collaboration faite d’entraide et d’inspiration réciproques : le fait d’avoir le même scénariste et le même dessinateur sur cette saga permet d’en garantir une certaine constance.

Pour Grant MORRISON, l’un des principaux attraits de ce projet demeure que, à l’image du personnage de Batman, l’histoire d’Hal Jordan a été peu modifiée au cours des différentes ères de l’Univers DC : quasiment tous les éléments qui constituent la mythologie du titre GREEN LANTERN sont restés intacts au fur et à mesure que se déroulaient les différentes « Crises » de cet univers.

L’idée première était donc de revenir au principe de départ : un « flic de l’espace ». C’est également ce qui a motivé Liam SHARP, attiré depuis ses débuts par les héros de la vieille garde, qu’il aime à revisiter avec son style très contemporain. Il avait par ailleurs hâte de s’emparer du personnage après l’avoir brièvement dessiné lors du crossover BATMAN METAL (coll. DC Rebirth). MORRISON avait, lui, écrit dans la JLA des années 1990 les aventures d’un autre Green Lantern : Kyle Rayner, le jeune dessinateur qui a remplacé Hal Jordan lors de son coup de folie, sous la coupe de l’entité Parallax.

Le scénariste aimait en lui l’aspirant artiste à l’imagination sans limites. Avec Hal, l’approche est plus directe et sans fard. Pour Liam SHARP, Hal est ainsi un héros old-school et pragmatique qui arrive à résoudre ses problèmes en façonnant des gants de boxe géants verts.

Fidèle à sa méthode déjà utilisée sur le Chevalier Noir dans GRANT MORRISON PRÉSENTE BATMAN (4 tomes en coll. DC Signatures), le scénariste s’est plongé dans le passé du personnage de Green Lantern et d’autres séries de S.F. de DC et en a retiré de nombreux concepts et personnages qui vont tour à tour faire des apparitions dans la série comme Starbreaker, un vampire cosmique ennemi de la Ligue de Justice, ou bien Adam Strange, le héros terrien défenseur de la planète Rann. Et au final, les deux auteurs sont déjà prêts à rempiler pour une deuxième saison de douze épisodes.

Lors de leur phase de conception, Liam SHARP et Grant MORRISON se sont tournés vers divers artistes et diverses oeuvres afin d’en retirer des idées, une esthétique ou bien un certain feeling qu’ils ont voulu apposer à THE GREEN LANTERN. Voici une liste non exhaustive de ces inspirations :
VIRGIL FINLAY (1914-1971) : un artiste du temps des pulps connu pour des dessins encrés ultrapointilleux et qui a illustré de nombreuses nouvelles de science-fiction, de fantasy ou d’horreur.

LENSMAN (en V.F. Le Cycle de Fulgur) : une série de romans de science-fiction parus entre 1934 et 1950 et écrits par E.E. « Doc » SMITH. Elle suit les aventures d’une patrouille galactique extraterrestre dont les membres sont armés d’un « joyau » surpuissant (lens en anglais).

2000AD : l’hebdomadaire anglais de renom qui publie depuis la fin des années 1970 la fine fleur des auteurs de BD britanniques (dont MORRISON et SHARP) et qui est à l’origine de nombreuses séries dont le célèbre Judge Dredd, Halo Jones, Rogue Trooper etc.

BADLANDS (en V.F. La Balade Sauvage) : le premier film de Terrence MALICK, sorti en 1973 et mettant en scène Martin SHEEN et Sissy SPACECK dans le rôle d’un couple d’adolescents meurtriers et fugueurs. Le film, tourné principalement dans le Colorado, fait la part belle aux paysages naturels et a nécessité pas moins de trois directeurs photo : Brian PROBYN, Tak FUJIMOTO et Stevan LARNER.

PAUL NEWMAN (1925-2008) : à l’instar de Gil KANE, le dessinateur qui a co-créé Hal Jordan à la fin des années 1950, le tandem de MORRISON et SHARP s’inspire du charme et de la décontraction de l’acteur connu dans les années 1960 et 1970 pour ses rôles dans Luke la main froide (1967) mis en scène par Stuart ROSENBERG, et Butch Cassidy et le Kid (1969) et L’Arnaque (1973) tous deux réalisés par George Roy HILL.

ROGER DEAN (1944-…) : un peintre spécialisé dans les paysages imaginaires dont les travaux ont été utilisés sur des pochettes d’album de rock progressif de Yes ou d’Asia.

GERRY ANDERSON (1929-2012) : le créateur de séries en « Supermarionation » ; des séries télévisées colorées et aux inventions fabuleuses interprétées par des marionnettes comme Les Sentinelles de l’air (Thunderbirds) ou Capitaine Scarlet (Captain Scarlet and the Mysterons). Il a également lancé la série Cosmos 1999 dans les années 1970.

(propos et informations repris de DC Nation #4 par Michael NIXON)

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Hal Jordan a toujours été une forte tête au sein du Corps des Green Lantern, ces policiers intergalactiques dirigés par les Gardiens de l’Univers.

Mais au cours d’une enquête de haute importance, ce dernier découvre que la planète Terre a été subtilisée. Pire : une altercation avec l’esclavagiste Kanjar-Ro va le pousser à remettre en cause toutes les valeurs défendues par le Corps.

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