Passionné par les aventures de Charlie Brown Et de Snoopy, Lincoln Peirce a rapidement fait ses preuves dans les strips en créant Big Nate. Lancé en 1991, le comic strip a un tel succès qu’il figure dans plus de deux cents magazines chaque jour, au point que Peirce en réalise même une série de romans, dont il assure et l’écriture et les illustrations de couverture.

LA MÉMOIRE, c’est un truc vraiment bizarre. Du moins en ce qui me concerne. À bien des égards, je dirais même que j’ai une mémoire inférieure à la moyenne. Des événements de ma vie – qui, le plus souvent, semblaient extrêmement importants à l’époque – se sont littéralement évaporés. Le nom des gens, leur visage, les détails de leur vie et de celle de leurs proches m’échappent. Des conversations entières se sont estompées ou ont totalement disparu. Une fois, il m’est arrivé de passer plusieurs semaines à essayer de me rappeler si l’une de mes grands-tantes était vivante ou morte. Jusqu’à ce qu’elle m’envoie cinq dollars pour mon anniversaire. Elle était vivante.
Heureusement, la mémoire, ça ne sert pas qu’à ne pas oublier le jour de la saison où je suis le « papa qui apporte les collations » à l’équipe de football de ma fille. Elle se compose d’autres couches – constituées d’authentiques histoires d’enfance, de famille et d’amis, d’animaux domestiques et d’institutrices – bien plus évocatrices et significatives, dont l’exploration me procure à chaque fois un immense plaisir. J’apprécie également particulièrement les petits événements du quotidien qui, inopinément, viennent réveiller ces souvenirs. Par exemple, une chanson à la radio, le goût d’un aliment particulier ou, exceptionnellement, une bande dessinée, en l’occurrence, l’immense CUL DE SAC, de Richard THOMPSON.

J’adore la série de Richard pour d’innombrables raisons ; l’une d’entre elles étant, pour mon plus grand bonheur, qu’elle m’aide à me souvenir de certaines choses. L’univers qu’il a créé est tellement vivant, et les personnages, bien qu’étrangement familiers, tellement originaux, qu’après avoir lu son strip quotidien, une personne, un lieu ou un événement lointains refont inévitablement surface dans mon esprit. Bien entendu, il s’agit souvent d’un
souvenir dans lequel je me suis déjà replongé maintes fois auparavant.


Mais parfois, je me rappelle une chose à laquelle je n’avais pas pensé depuis des lustres, un souvenir qui était complètement enfoui dans ma mémoire, jusqu’à ce que ces minuscules dessins dans mon journal du matin se fraient un chemin vers un recoin oublié de mon cerveau. Et quand cela se produit, l’effet est presque miraculeux. Merci, Richard. Tu sais comment me toucher.

— Préface publiée dans CUL DE SAC: The Mighty Alice, quatrième recueil de la série, paru en 2012

 

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Dans la banlieue tranquille de Cul de Sac vivent de nombreuses familles au quotidien tout aussi tranquille, élevant leurs enfants tranquilles selon un rythme.

tranquille. Mais cette tranquillité apparente n’empêche pas les jeunes Otterloop de se poser mille et une questions. Grand timide solitaire à l’imagination débordante, Petey fait la connaissance d’Andre et de Sofie, deux « amis » avec lesquels il réalise un projet de BD. Un comportement social inhabituel qui a tôt fait d’inquiéter sa soeur Alice, toujours en quête d’attention.

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